samedi 31 août 2013

SCIENCE: EXTRAIT DU TFC DU FR RAPHAEL KASONGO sds

LA THEORIE DE LA METHODE SCEINTIFIQUE SELON KARL POPPER DANS LA LOGIQUE DE LA DECOUVERTE SCIENTIFIQUE.

BREVE HISTORIQUE SUR QUELQUES GRANDS COURANTS EPISTEMOLOGIQUES.

I.1. Introduction.

D’entre le jeu, marquons qu’avant d’aborder le nœud du problème de la méthode scientifique, laquelle constitue le problème de l’épistémologie poppérienne, celle-ci prend dans son passage toute une rame de préoccupations de la théorie en science, non seulement à notre siècle mais aussi aux siècles précédant le nôtre. De ce fait, notre attention tournera d’abord autour du concept « épistémologie », puis nous évoquerons ensuite le problème épistémologique interne des sciences, et nous jetterons, enfin, un regard sur les grands courants épistémologiques. Tout cela sera suivi d’une conclusion partielle qui mettra un terme à ce chapitre.

I.2. Le concept « épistémologie ».

A vrai dire, le terme épistémologie est une traduction française du terme anglais Epistemology inventé par James Ferrier, un métaphysicien écossais. Ce dernier lui a donné le sens de la théorie de la connaissance concernant aussi bien la science que ce qui est en dehors de la science. Le terme épistémologie a donc une double racine grecque : épistémè qui  signifie la « connaissance », et logos qui veut dire « science » ou « étude ». L’épistémologie est donc une discipline intellectuelle qui a la science pour objet;  elle n’est pas à confondre purement et simplement à une philosophie des sciences. L’épistémologie est cette étude critique des principes, des hypothèses et des résultats des diverses sciences, destinée à déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée objective[1]. Utilisé par certains penseurs, l’épistémologie, d’une part au sens le plus précis, désigne  la philosophie des sciences, dans la mesure où cette dernière n’est pas l’étude des méthodes scientifiques qui, d’ailleurs, est l’objet de la méthodologie des sciences. D’autre part, au sens strict, elle étudie la structure humaine de la connaissance scientifique, le mode des diffusions et de la progression du savoir scientifique.
En désignant souvent une étude critique des sciences, de la formation et des conditions de la connaissance scientifique, dans l’ère anglo-saxonne, le concept Epistemology, pris dans un sens le plus large, comprend l’histoire des sciences visant la description du déroulement historique de la construction scientifique, de l’institution scientifique et de la philosophie des sciences. Cette dernière élucide par vocation le contexte conceptuel des modèles scientifiques, donne des perspectives du savoir savant et éclaire des conditions philosophiques de la science.

I.3. Problème épistémologique interne des sciences.

Depuis la nuit de temps, il se dessinait une préoccupation épistémologique au sein des sciences. Eu égard à cela, bon nombre des scientifiques ont préféré extirper la dimension du psychologisme dans les sciences expérimentales qui, de nature, sont hypothético-déductives, c’est-à-dire qu’elles suivent une structure logico-mathématique. Pour ces savants, l’élimination du psychologisme[2] dans les sciences expérimentales vaut la peine du fait que le psychologisme, en pensant que les méthodes d’expérimentation sont inaccessibles à des disciplines comme la linguistique ou la science économique, n’arrive pas à déterminer l’objet spécifique des recherches.
            Au fait, le problème épistémologique intrinsèque des sciences se présente lorsqu’il y a prolongement du domaine conceptuel scientifique sous forme d’autonomie disciplinaire, dans la mesure où l’épistémologie présente la structure linéaire des sciences. A cet effet, Jean Piaget s’est beaucoup démené pour constituer une épistémologie qui se comprendre dans les trois triades[3]. Ces dernières sont en relation les unes des autres et elles maintiennent une caractéristique dialogale entre diverses disciplines scientifiques. L’analyse de ces trois triades piagétiennes donne lieu à une épistémologie appelée « génétique ». Cette épistémologie est la synthèse dialectique procédant par une tendance explicative, une méthode relationnelle ou dialectique et une synthèse des structures et de leur genèse.  Cet effort piagétien restaure le psychologisme dans le domaine scientifique au sens où il pense que
 D’une part, la psychologie s’occupe avant tout de l’homme et a été longtemps tributaire de la philosophie et n’est donc parvenue à comprendre les limites de l’introspection et la nécessité de situer la conscience dans le contexte général des conduites. D’autre part, une fois décentrée par rapport à la seule introspection, la psychologie scientifique n’a trouvé en l’homme qu’un mélange d’éléments biologiques et sociaux, avant que les tendances structuralistes contemporaines ne redécouvrent une spécificité mentale plus large et plus profonde que la conscience, tout en englobant celle-ci et en conservant ses liaisons avec l’organisme et avec la vie collective[4].
Par ailleurs, il est préferable de différencier la psychologie scientifique, qui ne porte que sur les observables, et la psychologie philosophique qui cherche à atteindre la nature des choses et les essences. C’est dans ce sens que Piaget ajoute alors qu’il serait extrêmement aventureux de classer actuellement les problèmes psychologiques en scientifiques d’une part et philosophiques d’autre part car la tendance la plus répandue consiste à concevoir la conscience comme indéfiniment ouverte et décidant elle-même à chaque instant des problèmes qui le concernent[5].
Aussi longtemps que la subjectivité en science demeure fruit du psychologisme, Popper trouve nécessaire de l’extirper[6] à cause de son manque d’objectivité en faveur de la prétention à la testabilité des théories scientifiques. Pour cette raison, Popper pense que la tâche de la psychologie de la connaissance, consiste seulement à examiner les méthodes employées dans ces tests systématiques auxquels chaque idée nouvelle doit être soumise pour être prise au sérieux[7].  
            Grosso modo, retenons que  dans l’analyse du problème épistémologique interne des différentes sciences, nous trouvons des caractères communs n’impliquant certainement pas l’unification des épistémologies sur un seul modèle, mais une convergence indéniable des modèles possibles en leur diversité historique et actuelle.

I.4. Grands courants épistémologiques.          

Etre de souci et doué de raison, l’homme cherche à expliquer des forces et pouvoirs qui lui demeurent invisibles et qui sont hors de sa perception sensible immédiate du monde physique. De ce fait, en le plaçant dans sa situation d’être roseau pensant qui ne bouge pas sans réflexion à toute ventillation, il cherche une connaissance objective et acquise scientifiquement par le biais explicatif. A cet effet, le 17ème siècle marqué par les siècles précedant, a donné à son tour plusieurs courants épistémologiques qui, ont essayé chacun, donner une explication scientifique au problème de la connaissance scientifique. Pour notre part, on ne retiendra que le rationalisme, l’empirisme et le positivisme.

I.4.1. Le rationalisme.

Généralement, le rationalisme est tout système de pensée philosophique ramenant l’être à la pensée, les choses à l’esprit. C’est la doctrine philosophique selon laquelle tout ce qui existe ayant sa raison d’être, il n’est rien qui, en théorie, ne soit intelligible. Pour ce courant, toute connaissance certaine est issue de principes a priori, universels et nécessaires, et tend à attribuer à la raison une valeur éminente[8]. Le rationalisme est une doctrine selon laquelle toute connaissance certaine vient de principes irrécusables, a priori, évidents, dont elle est la conséquence nécessaire et, d’eux seuls, les sens ne pouvant fournir qu’une vue confuse et provisoire de la vérité[9]. C’est donc la croyance selon laquelle la raison est la seule source de toute connaissance indépendamment de l’expérience. En accordant la primauté à la raison, le rationalisme est le courant qui considère que toute connaissance valide provient soit exclusivement, soit essentiellement de l’usage de la raison. Husserl trouve que 
 C’est le rationalisme naïf et désormais inacceptable du XVIIIème siècle, qui convertit toute réalité en objet et qui, croyant dissiper toute illusion subjectiviste, mutile le réel pour le remplacer par une construction qui ne se connaît pas comme telle[10].
Pour ce courant, c’est le sujet qui décide sur le mode de connaissance c’est-à-dire que seul le sujet a le monopole sur le mode de la connaissance, or ceci est loin d’être une connaissance objective car il y a imposition du  sujet sur l’objet qu’il veut connaître. Quetin Debray pour sa part, trouve que l’idéalisme ramène toute l’existence à la pensée. La connaissance se fait alors plus de ce qui est perçu que de ce qui est : c’est le « esse est percipi » de Berkeley. Le monde des sensations et surtout des idées devient alors plus réel que le monde lui-même[11]. Notons que de tous les siècles, un débat ineluctable s’est toujours soulevé non pas seulement dans le domaine philosophique mais aussi dans l’univers scientifique en opposant deux modes de connaissances à savoir celles (les connaissances) qui se lient sans médiation à l’objet et celles qui se lient à ses représentations.
Ainsi donc, le rationalisme absolu fait procéder la connaissance par des principes a priori et ne laisse aucun espace à l’expérience, à la différence du rationalisme critique qui suppose qu’à l’a priori de la raison correspond une expérience qu’ils prédéfinissent et organisent. C’est en sens que nous trouvons Bachelard qui s’interroge si à son époque l’épistémologie pouvait rendre compte de la synthèse plus ou moins mobile de la raison et de l’expérience, quand bien même cette synthèse se présenterait comme un problème désespéré[12].  Descartes renchérie dans ses méditations, en disant :
Or cette nature m’apprend bien à fuir les choses qui causent en moi le sentiment de la douleur, et à me porter vers celles qui me communiquent quelque sentiment de plaisir ; mais je ne vois outre que cela elle m’apprenne que de ces diverses perceptions des sens nous devions jamais rien conclure touchant les choses qui sont hors de nous, sans que l’esprit les ait soigneusement et mûrement examinées. Car c’est, ce me semble, à l’esprit seul, et non au composé de l’esprit et du corps, qu’il appartient de connaître la vérité de ces choses-là[13].        
En somme, le rationalisme est un courant épistémologique qui prône la primauté de la raison au détriment de l’expérience.

I.4.2. L’Empirisme.

L’empirisme est une doctrine épistémologique qui accorde la primauté à l’expérience sensible et la considère comme source principale de  toute connaissance. En excluant dans son champ toute réalité non expérimentable, l’empirisme représente la manière dont l’esprit procède dans le processus de connaissance  en se basant sur l’expérience. Pour Lalande, l’empirisme est la doctrine qui, reconnaissant ou non l’existence des principes innés chez l’individu, n’admet pas que l’esprit ait des lois propres, différent de celles des choses connues, et par la suite ne fait reposer la connaissance du vrai que sur l’expérience seule, en dehors de laquelle elle n’admet que des définitions ou des hypothèses arbitraire. L’empirisme nie l’existence d’axiomes en tant que principes de connaissance logiquement distincts de l’expérience[14].
De cette conception peut découle quelques conséquences notamment : la considération de l’esprit comme un tabula rase (la table vide), c’est-à-dire l’esprit ne trouve son contenu que dans l’expérience ; le manque de la structure interne de l’esprit qui conduit à ne rien organiser mais à enregistrer seulement ce qui vient des sens ; le rejet de l’innéisme de l’idée, de l’espace et du temps, des catégories et de l’entendement, telles que les causes, l’unité, la substance. Contrairement au rationalisme, dans l’empirisme, c’est l’objet qui s’impose au sujet, c’est-à-dire le sujet n’a aucune connaissance sur l’objet mais lorsque ce dernier est perçu, la conscience du sujet l’enregistre et le sujet en prend connaissance. Ici, la raison n’a pour fin que de produire des idées permettant de faire de nouvelles expériences.
Cependant, dans ce courant, toute connaissance valide provient essentiellement de l’expérience, et, de ce fait, les sciences ne progressent qu’en accumulant des observations dont on peut extraire des lois par un raisonnement qui va du concret à l’abstrait[15]. C’est ainsi que l’empiriste du 18ème siècle a basé ses réflexions non seulement à l’expérience sensible mais plus sur la signification des concepts[16]et sur la vérifiabilité des théories scientifiques. Pierre Jacob dit:
Lorsque nous désirons effectuer des tests de base, nous ne choisissons donc pas des comptes rendus de nos propres expériences, mais plutôt des énoncés concernant des corps physiques que nous avons observés. Ce point est important car ma théorie concernant le caractère physicaliste des énoncés-tests est radicalement opposée à toutes ces théories largement admises, selon lesquelles nous construirions le monde externe de la science à partir de nos propres expériences... en fait nous ne faisons confiance à nos expériences personnelles que lorsque nous sommes sûrs qu’elles sont conformes à des conceptions testables d’un point de vue intersubjectif[17].
En gros, l’empirisme entant que doctrine épistémologique fonde la connaissance sur l’expérimentation et écarte la raison comme principe primordial même de toute connaissance scientifique. Or aucune théorie scientifique n’est scientifiquement admise sur base d’une expérimentation seulement.

I.4.3. Le positivisme.

Le positivisme est un courant épistémologique du XIXème siècle qui enseigne que la source de toute connaissance réside dans l’expérience scientifique. Au sens large le positivisme est toute croyance ou attitude de confiance envers les méthodes et les résultats  de la science expérimentale. Au sens strict, c’est la philosophie d’Auguste Comte qui privilégie la connaissance scientifique et combat la métaphysique. Le positivisme s’en tient aux seuls faits d’observation sans exclure la raison en science. Lalande renchérit en disant que  le positivisme est une doctrine qui se rattache à celle d’Auguste Comte ou qui lui ressemble, quelque fois même d’une manière assez lointaine, et qui a pour thèse commune que seule la connaissance des faits est féconde ; que le type de la certitude est fourni par les sciences expérimentales[18].
En plus, ce courant insiste sur la rigueur dans le raisonnement pour permettre le passage des faits aux causes. Il utilise des méthodes de probabilités et les statistiques pour dégager des lois à partir d’un ensemble de régularités constatées. Ce courant, exagéré, affirme que seules les vérités positives ou scientifiques sont acceptables car elles excluent toute investigation axée sur l’essence des choses métaphysiques. De tout ce qui précède, retenons que le problème de la connaissance n’a cessé d’intéresser l’homme de tout le temps. C’est dans cette approche que la philosophie se donne la tâche d’élucider cette connaissance de manière critique et spéculative.
A cet effet, nous dirons que, ayant reçu une influence de la théorie du Tractatus de Wittgenstein, le positivisme opère généralement une démarcation entre science et non-science par une théorie de la signification. L’opération carnapienne de la tripartition des domaines de signification fait qu’il y ait des énoncés analytiques tirant leur valeur de vérité de leur forme, tandis que tous les énoncés doués de sens sont synthétiques, a posteriori. Autrement dit, l’énoncé est signifiant s’il peut être déduit d’énoncés d’observation d’un genre quelconque. Pour le positivisme, seules les sciences expérimentales peuvent être privilégiées à cause de leur complexité croissante due à l’état positif. C’est ce qui justifie selon nous, le renoncement à tout a priori qui affirme le caractère des choses en-soi et admet des certitudes venues de l’expérience[19], c’est-à-dire des vérités scientifiques que la pensée ne peut atteindre par des relations et des lois[20].
Disons en gros que  le positivisme valorise plus les sciences expérimentales en reconnaissant le rôle de la loi comme explication causale des observations. Il s’agit de la vérification des connaissances par le biais de l’expérimentation comme l’unique critère de vérité[21].    

I.5. Conclusion partielle.

Après ce parcours sur quelques grands courants épistémologiques, il convient de noter que toutes les doctrines précitées avaient un souci de résoudre le problème de la connaissance dans une approche épistémologique. Ainsi, la définition du concept épistémologie nous a révelé l’aspect de sa démarcation avec la philosophie des sciences. C’est dans cette perspective qu’il a été remarqué l’implantation d’un problème intrinsèque en science. De ce fait, les quelques courants épistémologiques présentés ci-hauts, nous a permis de comprendre comment chacune d’eux explique l’acquisition des connaissances. Cette divergence explicative des doctrines a donné lieu aux problèmes de la théorie d’une méthode scientifique que Popper propose.






[1]Cf. A. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie I, Presse Universitaire de France, Quadrige, 1991, p. 293
[2]La conception selon laquelle la psychologie de l’individu n’a pas de rapport intrinsèque avec les méthodes et les résultats de la logique est défendue d’une manière assez curieuse par deux écoles pédagogiques opposées. Opposition du naturel et de la logique. Selon l’une, le naturel est fondamental, prime tout ; d’après elle, il ne faut pas attacher d’importance à une culture intellectuelle poussée. Négligence de ressources logiques innées. L’autre école, par contre, accorde une grande valeur à la logique, mais considère la tendance naturelle des individus comme une ennemie, ou au moins comme sans importance pour la formation logique. Cf. J. Dewey, Comment faire de la philosophie? Comment nous pensons, Paris, 2004, p. 80.  
[3]Etant en relation les unes des autres, les trois triades se présentent de la manière suivante : la première triade répond aux modes explicatifs se basant soit aux tendances antiréductionnistes, soit aux tendances réductionnistes, soit encore aux tendances explicatives ; la deuxième triade concerne les méthodes fondamentales en faisant recours soit aux intuitions primitives, soit à la méthode de composition atomistique, soit à la méthode relationnelle ou la dialectique ; la troisième triade correspond seulement au rapport entre structure et genèse.    
[4]J. PIAGET, Epistémologie des sciences de l’homme, Gallimard, 1970, p.133.
[5]J. PIAGET, Epistémologie des sciences de l’homme, p.136.
[6] Le point de vue diachronique de Popper lui a permis de proposer une logique de la découverte scientifique. Ainsi donc, l’unité de la science est pour lui l’unité  méthodologique du mode d’acquisition des connaissances, et non l’unité du langage de la science. Cette logique de la connaissance fait une originalité poppérienne car elle consiste à éliminer le psychologisme.  Pour Popper, « la tâche de la logique de la connaissance consiste à examiner les méthodes employées dans les tests systématiques auxquels chaque idée nouvelle doit être prise au sérieux ». Cf. R. Bouveresse, Karl Popper ou le rationalisme critique, Flammarion, 1986, p. 81.
[7]Karl R. POPPER, La logique de la découverte scientifique, Payot, 1973, p. 27.
[8]Cf. Dictionnaire Universel, 2ème édition, Hachette, Paris, 1988, p. 998.
[9]Cf. A. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie II,  p. 889
[10]Cf.Husserl cité in E. BREHIER, Histoire de la philosophie III, Presse Universitaire de France, Quadrige, 1991, p. 1012
[11]Q. DEBRAY, L’idéalisme passionné, Presse Universitaire de France, Paris, 1989, p. 17
[12]Cf. G. Bachelard, Le nouvel esprit scientifique, Presse Universitaire de France, Paris, 1934, p. 20
[13]Descartes, Méditations métaphysique, Garnier-Flammarion, Paris, 1979, p. 183
[14]A. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie II, p. 281.
[15] Notons qu’à ce niveau, il serait mieux de comprendre que nous sommes plongés dans la conception du deuxième âge de l’esprit scientifique bachelardien correspondant à ses trois âges de la connaissance présentés dans son histoire de science. A cet âge, la connaissance est mixte c’est-à-dire une connaissance concrète et abstraite.
[16] Mais est-ce la signification d’un mot que je comprends ne peut pas convenir au sens d’une phrase que je comprends? Ou la signification d’un mot s’accorde-t-elle avec la signification d’un autre? Bien entendu, si la signification est l’usage que nous faisons d’un mot, cela n’a pas de sens de parler d’un tel accord. Or, nous comprenons cependant la signification d’un mot quand nous l’entendons ou le prononçons ; nous le saisissons de la sorte est sûrement quelque chose d’autre que l’usage étendu dans le temps. Cf. L. Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus suivi d’Investigation philosophique, Gallimard, 1961, p. 172.
[17]Cf. De Vienne à Cambridge, sous la direction de Pierre JACOB, Edition Gallimard, 1980, p. 153
[18]A. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie II, p.792-793.
[19]Se mettre à l’écoute de l’expérience vivante en ce qu’elle a d’inopiné et de perpétuellement changeant. Comme le dit Husserl : « c’est l’expérience muette qu’il s’agit d’amener à l’expression pure de son propre sens». Cf., C. Delacampagne, R. Maggiori, Les interrogations contemporaines, Fayard, 1980, p. 403. 
[20]A. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie II, p. 793.
[21]Cfr. Dictionnaire Universel, p. 944.

SCIENCE:EXTRAIT DU TFC DU FR JULES KAPYA sds

     "LA NOTION DE L’AMOUR SELON                                    JEAN GUITTON"

LES DIFFERENTES CONCEPTIONS DE L’AMOUR SELON CERTAINS PENSEURS

I.0. Introduction partielle

Chaque personne humaine, d’une manière ou d’une autre a besoin d’aimer et de se sentir aimé quelle que soit la forme que l’amour prendra. La flèche d’aller a toujours besoin d’une flèche de retour. Quant aux enfants, le manque d’amour prive le petit enfant d’un élément vital irremplaçable. Le concept « amour » est l’un de plus galvaudé dans toutes les langues du monde. Il est souvent réduit à la génitalité, on dit alors platement «  faire l’amour », ce même concept ramène à l’amour physique ou à l’amour sentimental. Mais  pour ne pas réduire la richesse de ce mot à la génitalité on distingue clairement Eros et Agapè.
Dans le dialogue Le Banquet, Platon raconte qu’ « Eros » (l’Amour) est fils de « Poros »(Richesse) et de « Pénia »(Pauvreté) : l’amour pauvre dans la mesure où il désire ce qu’il ne possède pas. C’est cet aspect qui explique le dynamisme du désir ; mais il est aussi la richesse du bonheur et de la plénitude intérieure. Ce double aspect de richesse et de dénuement est psychologiquement très caractéristique de l’amour.[1]

I.1. L’Amour selon Platon

Différents penseurs ont parlé de  l’amour et chacun l’a abordé selon sa vision. Avec Platon, nous avons découvert ce qu’il entend par l’amour. Disons d’avance que « Le Banquet » n’est pas le seul ouvrage où Platon ait traité de l’amour. La Plus grande et la plus belle partie du Phèdre est consacrée à la même question. Quant à ce qui concerne Le Phèdre, Platon y rapporte deux espèces d’amour, l’amour vulgaire et l’amour honnête :« L’amour vulgaire, qui ne vise qu’au plaisir, est égoïste, jaloux, tyrannique ; il ne va jamais sans injures et querelles violentes et il aboutit fatalement à la brouille et à l’abandon. Et concernant l’amour honnête, celui-ci correspond à l’amour céleste, serviteur de l’Aphrodite céleste »[2].
Dans Le Banquet de Platon, nous trouvons une autre explication de l’amour. L’homme veut se survivre à lui-même, et tous les travaux des ambitieux et des artistes ont pour but l’immortalité, mais leurs efforts ne perpétuent que leur nom, tandis que l’amour perpétue l’homme lui-même dans ses enfants. Voilà pourquoi c’est un sentiment universel, qui gouverne non seulement les hommes, mais tous les êtres vivants. En parcourant cet ouvrage de Platon, nous nous sommes rendu  compte que  la génération est définie dans la beauté, et est rattachée au désir d’immortalité qui travaille tous les êtres vivants. C’est pourquoi Platon dit : « L’amour  est un instinct physique qui vise à la perpétuité de l’espèce ; la vertu relève de la conscience et recherche la perfection individuelle ; enfin la science naît de la curiosité et a pour but la connaissance»[3].
Aux yeux de Platon, l’amour de la femme est un amour inférieur ; seul, l’amour de l’homme pour l’homme est digne de séduire une âme généreuse, née de la philosophie. Il est vrai que cet amour doit avoir pour but l’enfantement de la science et de la vertu dans l’âme du bien-aimé. Platon prétend que la génération charnelle n’est que le premier degré de l’amour, qu’une âme bien née doit s’élever de l’amour des corps à l’amour des âmes puis de l’amour des sciences, pour culminer dans  l’amour de la beauté absolue.

I.2. L’Amour selon Louis Lavelle

Métaphysicien qu’il est, Lavelle nous offre sa vision sur l’amour.

I.2.1. Amour et Volonté

Pour Lavelle, l’amour est un consentement de tout notre être qui ne consulte pas la volonté, mais qui l’ébranle jusqu’à la racine. Lorsque nous découvrons tout à coup sa présence, il est trop tard pour choisir. Et pour le reconnaître qu’il est là, c’est que notre volonté, bien qu’elle se sente troublée, n’a  plus de forces contre lui. Louis Lavelle renforce  cette idée en disant :« Il ne faut pas espérer surmonter l’amour par un effort de volonté. Car l’amour est le vœu le plus profond de tout notre être. Mais il faut creuser notre âme assez avant pour qu’il ne puisse naître en elle qu’un amour dont notre volonté ne soit humiliée »[4].

I.2.2. Développement de l’amour

Etant donné que beaucoup de choses dans la nature sont appelées à une croissance, il est de même aussi pour l’amour à pouvoir se développer. Nous avons souvent la croyance telle que l’amour naît dans l’âme sans qu’elle l’ait cherché comme y naissent les idées. Et comme elles, quand on le cherche, il semble nous fuir. Ainsi l’amour suppose  toujours une attente et un consentement intérieur, bien différents de ces vains efforts du désir qui le chassent en croyant l’appeler. Et comme celui qui attend les idées avec une humble patience les voit s’offrir peu à peu à lui et engager avec lui un dialogue spirituel, celui qui montre à l’amour assez de confiance pour ne pas le presser de venir à lui, ne s’étonne point de le voir tout à coup éclore dans son cœur et éveille un écho. A ceci Lavelle ajoute :« Il arrive que l’amour le plus fort ne soit pas celui qui se découvre à nous soudainement, mais celui qui, sans paraître nous consulter, s’insinue en nous lentement en cheminant sous nos yeux »[5].
L’amour est toujours un acte. Et quand il cesse de l’être, il cesse d’être. L’amour qui ne se préoccupe pas constamment de lui-même, de se maintenir et de s’accroître, est voué à disparaître.

I.3. L’Amour selon PIERRE BURNEY

I.3.1. Les fondations de l’amour

I. 3.1.1. La part animale de l’amour

Il est vrai que l’étude des animaux et la part animale de nous-mêmes pour éclairer certains aspects de l’amour humain est importante. En effet, Pierre Burney renforce cette idée en disant :« Nous sommes des animaux, nous dit R. de Gourmont (physiologie de l’amour). Et quant nous faisons l’amour, c’est bien, selon l’expression des théologiens, more bestiarum. L’amour est profondément animal : c’est sa beauté »[6].
Disons que les références animales nous montrent, sous leurs formes « brutes », les manifestations de la pudeur et de la coquetterie. Les animaux ont certaines conduites qui nous aident également à comprendre les origines de la « cour » que l’on fait aux femmes, les préludes à l’amour, les caresses et jusqu’à l’importance du regard, toucher spécial dont les poètes ne se sont pas lassés de chanter le rôle primordial dans la découverte mutuelle et dans l’union. Le sentiment de la propriété sur les femmes, ainsi que la jalousie qui accompagne, le renouvellement de l’excitation érotique par le changement de partenaire, le caractère « contagieux » de la sexualité et les conflits violents qui accompagnent habituellement toute activité sexuelle collective, voilà quelques éléments qui nous mettent en liaison avec le règne animal ou que nous héritons du règne animal.

I.3.1.2. Des racines plus profondes de l’amour

Les racines que  nous voulons donner ont une référence animale. Le verbe « aimer », disons-le, qu’il s’applique au désir de la nourriture comme à la faim des êtres : la faim, écrit Jean Rostand, est l’amour sous sa forme la plus brute et la plus primitive. On songe à cette phase « cannibalistique » si bien décrite par certains psychanalystes, pendant laquelle le bébé encore au sein paraît vouloir dévorer le corps de sa mère.
I.3.2. La croissance de l’amour
L’amour subit  une certaine croissance c’est-à-dire que c’est un passage de l’égoïsme à l’altruisme. « L’idée de Platon écrit Jean Guitton reste vraie : l’amour est à la fois  générateur et  éducateur, « l’éducation n’étant peut-être point autre chose que la présence continuée de l’amour autour de ses effets ». On ne peut pas dire pour autant à l’éducateur : « Aime, et fais ce que tu voudras ! » »[7].
En nous référant aux différents stades par lesquels l’enfant passe tout au long de son développement, nous dirons qu’il ya une nouvelle étape qui est franchie lorsque l’enfant généralement avant la quatrième année, découvre la sensibilité spéciale de ses organes génitaux, et l’enfant a la révélation de la distinction des êtres en deux sexes. Pendant cette période délicate, l’enfant commence face à ses parents l’apprentissage de l’amour. Il convient d’ajouter aussi que l’amoureux, sans cesse de s’aimer lui-même, recherche également le bonheur de l’autre, et va parfois jusqu’à préférer ce bonheur au sien. Teilhard de Chardin conclut en disant : « seul l’amour est capable d’achever les êtres, en tant qu’êtres, en  les réunissant »[8].

I.4. L’Amour selon Jean Lacroix

Sans doute le mot a plusieurs sens. Les psychologues distinguent volontiers l’amour captatif, qui veut posséder l’objet, l’amour oblatif, où l’aimant renoncé à lui-même en faveur de l’être aimé pour être en quelque sorte possédé par lui, et l’amour de communion, où le centre de gravité de la relation amoureuse n’est dans aucun des deux partenaires mais où chacun se considère partie d’un tout qui les transcende l’un et l’autre , et les  fait  être réciproquement dans la mesure où ils y participent. Mais il est bien clair que le véritable amour c’est l’amour oblatif et l’amour de communion ou plutôt ce qu’il ya d’oblatif et de communion dans tout amour. Lacroix nous propose son idée concernant la notion de l’amour en disant ce qui suit :
« L’amour ne rend pas aveugle mais clairvoyant, répétait Max Scheler trois siècles après Pascal. Ce qui, en effet, le caractérise avant tout, c’est sa pleine conscience de la personnalité de l’autre. Longtemps on n’a voulu voir dans l’amour qu’un mouvement plus ou moins désordonné de la sensibilité »[9].
La psychologie moderne décèle dans l’amour l’instrument le plus parfait de la connaissance d’autrui : c’est le sens de l’autre. Si la connaissance pure est le rapport sujet-objet, l’amour est le rapport sujet-sujet. Disons que ce que nous révèle en effet l’amour, c’est que nous ne sommes que par autrui et que le monde même n’existe que pour ceux qui sont à deux. A ce sujet : «  L’élément fondamental de l’amour déclare Jean Lacroix est le désintéressement, c’est-à-dire l’affirmation de la valeur absolue de celui que l’on aime : l’amour est un don de la volonté entraînant une subordination totale de la nature qui dépend de cette volonté »[10].
Le renoncement à toute satisfaction narcissique est donc la condition absolue de l’amour authentique. Au-delà de toutes les qualités périssables et changeantes, l’amour porte donc sur la personne elle-même : par opposition à la connaissance qui vise le général, il est la révélation de l’unique. Aimer ce n’est point se regarder l’un l’autre, mais regarder ensemble la même chose, avancer dans la même direction. Comme la personne est foncièrement vouée à l’amour, ainsi le but de l’amour est-il de constituer les personnes : ce ne sont pas les êtres singuliers qui produisent l’amour, mais l’amour qui les produit.

I.5. Conclusion partielle

Dans ce chapitre, il a été question d’expliquer les différentes conceptions de certains penseurs sur l’amour. Et nous nous sommes rendu compte que chacun l’a abordé à sa manière, mais tous essayent de privilégier l’idée de l’unité, de la complémentarité. L’amour véritable abolit toutes les séparations. Il nous apaise et il nous éclaire ; il établit l’unité dans notre âme en nous unissant avec un autre être et, par lui, avec tout l’univers. L’amour en définitive cherche dans un autre un complément qui le fasse être davantage. « L’être de l’amour déclare Lacroix est un être de relation, un « nous » dans lequel et par lequel se réalise, autant qu’il se peut, l’unité parfaite. Mais dans cette unité, chacun reste lui-même »[11].



[1] DIDIER JULIA, Dictionnaire de la philosophie, Larousse, Paris 2006.
[2] PLATON, Le Banquet- Phèdre, Garnier- Flammarion, Paris, 1964, p. 21.
[3] PLATON, Le Banquet- Phèdre,  22.
[4] L. LAVELLE, La Conscience de Soi, Grasset, Paris, 1933, p. 191.
[5]  LAVELLE, La Conscience de Soi, 193.
[6]  R.de Gourmont, cité par  P. BURNEY, L’Amour, P.U.F, Paris, 1973, p. 15.
[7]  BURNEY, L’Amour, p. 21.
[8]  TEILHARD de Chardin, cité par  BURNEY, L’Amour, 24.
[9] J. LACROIX, Les Sentiments et la Vie morale, P.U.F, Paris, 1952, p. 47.
[10]  LACROIX, Les Sentiments et la Vie morale, 48.
[11] LACROIX, Les Sentiments et la Vie morale, 49.

RELIGION: Homélie du XXIIème dimanche

Ier septembre : Homélie du XXIIème dimanche du temps ordinaire



Prendre la dernière place…


Les lectures bibliques de ce dimanche nous parlent de l’humilité. Elles ne veulent pas nous donner de simples conseils de politesse et de savoir vivre. Il s’agit de quelque chose de bien plus important ; pour comprendre ce message, c’est vers le Christ que nous devons regarder : dans sa lettre aux Philippiens, saint Paul nous dit que Jésus « s’est abaissé… jusqu’à mourir et mourir sur une croix. C’est pourquoi, Dieu l’a élevé au-dessus de tout. » C’est ainsi que Jésus nous montre le chemin qui conduit vers le Père.
La première lecture nous rapporte les paroles de Ben Sirac le Sage. Cet homme a rencontré des personnes qui avaient des responsabilités importantes. Certains étaient vraiment gonflés d’orgueil : cela pourrissait les meilleures choses jusqu’à la racine ; d’autres agissaient avec patience et douceur. En restant humbles, ils savaient se faire aimer ; cela les rendait plus efficaces. Cette leçon d’humilité n’est pas seulement un bon conseil pour avoir de la considération. L’humilité qui est mise en avant c’est d’abord celle du Seigneur. Ce sont les humbles qui lui rendent gloire. En accomplissant « toute chose avec humilité », on s’accorde au Seigneur lui-même.
C’est un peu ce même message que nous trouvons dans la seconde lecture (Lettre aux Hébreux).  L’auteur y parle de la venue de Dieu et de ses manifestations. Autrefois, sur la montagne du Sinaï, ces manifestations étaient visibles : il y avait le feu, les ténèbres, l’ouragan, le son des trompettes. Quand le Christ est venu, rien de tout cela : tout s’est passé dans l’humilité. Cette venue du Christ a été pour les chrétiens le point de départ d’une alliance nouvelle, une relation nouvelle avec Dieu. C’est en Jésus que nous trouvons la source du bonheur au ciel et sur la terre. Nous sommes introduits dans la cité sainte avec les saints et les anges. Tel est l’enseignement de l’auteur de la lettre aux Hébreux.
L’évangile nous montre Jésus invité chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas. Il constate que les invités choisissent spontanément les premières places. Alors, il dit une parabole pour remettre les choses à l’endroit : Comprenons bien : ces paroles du Christ ne sont pas de simples conseils de politesse ; il a bien mieux à faire : « Va te mettre à la dernière place, dit-il ; et on te dira : avance plus haut ». A travers ces paroles, le Christ nous parle des conditions d’admission au Royaume de Dieu : il nous recommande de bannir toute ambition, tout sentiment de supériorité.
C’est ce message que nous retrouvons dans le Magnificat de la Vierge Marie : Dieu élève les humbles ; il abaisse les orgueilleux. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus nous recommande d’inviter les petits, les pauvres, les exclus. Bien sûr, ils ne peuvent pas rendre l’attention qu’on leur porte. Mais cet amour gratuit et désintéressé ne restera pas sans récompense au jour de la résurrection. Etre à la fois sans prétention et désintéressé, c’est le meilleur moyen de gagner le cœur de Dieu et celui des hommes.
Pour nous aider à comprendre cela, nous pouvons partir de ce que nous avons pu observer. Si les rivières coulent vers la mer, c’est parce que le niveau de la mer est plus bas que celui des cours d’eau. C’est son aptitude à se tenir aussi bas qui lui permet de  recueillir toute cette eau. C’est un peu l’image de ce qui se passe dans notre relation à Dieu. Il est pour nous comme cette rivière qui ne demande qu’à nous combler de son amour. Mais cela ne sera possible que si nous restons au bon niveau. C’est l’humilité qui nous aide à accepter notre petitesse et la grandeur de Dieu. Si nous restons imbus de notre orgueil et de notre supériorité, rien ne sera possible.
Jésus nous a donné le plus bel exemple d’humilité. Il est Dieu fait homme. Il est né dans les conditions les plus ordinaires. Il a vécu parmi les pêcheurs du lac de Galilée ; il a accueilli des publicains, des pécheurs notoires, des lépreux. En toute circonstance, il a été un modèle d’humilité. Il n’a autorisé ses disciples à l’appeler « Maitre et Seigneur » qu’après  leur avoir lavé les pieds. Nous n’oublions pas que cet humble service n’était normalement accompli que par le serviteur. Nous, disciples du Christ, nous sommes invités à suivre chaque jour le même chemin que le Maître.
En ce jour, nous nous tournons vers toi, Seigneur : tu es venu non pour être servi mais pour servir. Toi qui connais notre orgueil et nos désirs de grandeur, nous te prions : montre-nous le bonheur qu’il y a à donner sa vie pour ceux qu’on aime ; ainsi, nous parviendrons tous à la joie de ton Royaume. Amen



                                                                            Abbé Jean Compazieu  24 août 2013