jeudi 10 avril 2014

A dieu sœur Caroline, da Caro
Un message circule par la voie des téléphones disant : « la sœur caroline est morte » ; pour beaucoup, ce n’est pas vrai, ça doit être poisson d’Avril pace que c’est d’ailleurs le 01 Avril. Non, essayons d’abord de vérifier, affirment d’autres, demandons d’abord aux soeurs ; un coup de fil a été lancé vers les sœurs salvatoriennes, elles régissent : c’est vrai, elle est morte, nous sommes en deuil, ya Caro nous a quitté depuis 19h. Telle est la façon dont nous avons reçu la nouvelle du décès de celle que certains appellent la sagesse.
A Kolwezi le deuil a été organisé en trois jours dans la grande salle de l’école Salvator où prières de chapelet et messes ont été au rendez-vous. Le premier jour la célébration eucharistique a été présidée par le père Emmanuel PANGANI, recteur de la maison de formation de Tshabula et animée par les sœurs salvatoriennes ; le deuxième jour, par père Jean, curé de la paroisse sainte Anne et saint André et animée par les frères de la maison salvator de Tshabula et le troisième jour, jour de l’enterrement, par Monseigneur Nestor NGOY, évêque de Kolwezi et l’animation de a été faite par les sœurs et les frères de Tshabula ensemble. Après la messe du dernier jour, un verre de consolation a été partagé dans cette même grande salle.

MICHEL LEMBE

dimanche 9 février 2014

EVENEMENT: Témoignage d'expérience pastorale du père Godéfroid MUTOMBW,sds



Témoignage d’expérience pastorale du père Godefroid MUTOMBW,sds

Au sortir du synode Pro-provincial(le 05-10-2013), le frère Emmanuel ENKWONO,sds a eu le courage de s’entretenir avec le père Godefroid MUTOMBW au sujet de son expérience pastorale. Pour rappel, le père Godefroid a commémoré cette année son jubilé d’argent de vie religieuse en tant que salvatorien et son jubilé d’or d’âge. Voici ce qui ressort de leur entretien :
EE : Bonjour père. Lors de la journée savatorienne de la branche masculine vous avez été choisi pour partager votre expérience de vie pastorale aux confrères présents à Tshabula(ce jour là). Est-ce un privilège ? Un simple hasard ?
PG : Il a plu à la commission de formation permanente de me classer parmi ceux qui doivent donner leur témoignage, leur expérience pastorale, non pas parce que je suis le meilleur, mais parce que je suis actuellement l’ainé des salvatoriens congolais résidant au pays et ayant travaillé depuis mon ordination uniquement dans les paroisses. C’est à l’occasion de mon jubilé d’argent (25ans de vie religieuse) et mon jubilé d’or (50 ans de vie) que je livre à mes confrères cette petite expérience en rapport avec l’esprit missionnaire, le zèle apostolique.
EE : Ah bon ! D’après vous qu’est-ce qu’un missionnaire ? Et que fau-il faire pour réussir dans la pastorale ?
PG : Un missionnaire, comme un apôtre, c’est un envoyé de Dieu. C’est un serviteur, un témoin du Christ parmi ses frères. Il me semble, d’après moi, que pour réussir dans la pastorale, il faut deux éléments principaux à savoir : l’amour des fidèles et la disponibilité pour tous. Le premier entrainant le deuxième.
1.      L’amour des fidèles

            Moi, je dis toujours que nos paroissiens sont contradictoirement bons. Il y en a qui pensent que nos paroissiens sont les mêmes partout dans leur façon d’agir, de se comporter par rapport aux prêtres du point de vue pastoral. Aimer ses paroissiens suppose les connaitre, aimer leur culture, s’intéresser à leur vie, que ça soit dans le malheur ou dans la joie. Bref être proche d’eux. Que ces derniers sentent que tu es un autre Christ qui se donne à eux et pour ce les fréquenter dans leur milieu de vie, surtout dans des CEV, là où ils connaissent les joies et les peines de la vie. Il faut s’intéresser à ce qu’ils sont et ce qu’ils vivent., partager avec eux les réalités de la vie quotidienne.

            Il est vrai qu’en pastorale tout comme dans la vie courante tout le monde ne nous aime pas, mais un pasteur est celui qui prend patience pour tous, même pour ceux-là qui ne nous aiment pas. Faire la guerre à ses propres paroissiens n’est pas une solution. Bref, le jour qu’on cesse d’aimer ses paroissiens, ce jour là il faut faire sa valise et partir.

2.      Disponibilité pour tous

            Un pasteur est celui qui se met à l’écoute de tout le monde et même à l’écoute d’un fou. Parce que chacun a toujours un message important à livrer. Cet écoute se fait plus à deux niveaux : dans le bureau et au confessionnal. Ce sont ces deux endroits qui peuvent aider le pasteur à améliorer ses relations  avec ses paroissiens.

EE : Quelle expérience avez-vous faite des catéchistes et des veuves quantà votre charge pastorale ?

PG : Partout où je suis passé, je me suis plus occupé de la catéchèse. Et là j’ai compris que les catéchistes, souvent considérés comme les moins instruits par rapport à nous les vaillants ou braves prêtres, ont toujours quelque chose de meilleur à nous apprendre. Il faut donc les écouter. Et j’ai compris que dans ce domaine, collaborer avec les veuves est bénéfique. Avec les veuves, la catéchèse porte de bons fruits parce qu’elles consacrent de leur temps à la tâche qui leur est confiée.

EE : Selon vous, quel peut être le premier miracle à réaliser dans la pastorale ?

PG : Dans notre vie, nous confondons souvent  le zèle apostolique avec les œuvres matérielles que nous réalisons (construire les écoles, dispensaires, pharmacies etc.) alors qu’il faut voir les choses autrement. En plus de ces œuvres matérielles, il faut voir  ce qu’aura été la relation avec Dieu, par rapport à ses paroissiens, donc les œuvres spirituelles : visiter les malades, organiser des récollections, donner les enseignements à tel mouvement ou tel groupe de la paroisse parce que le premier miracle, d’après moi, dans la pastorale que nous avons, c’est de convertir les âmes.

EE :Que retenir de votre expérience comme curé ? Je sais que vous avez travaillé à St Francois d’Assise (Sandoa), N.D Fatima (Kolwezi), St Abraham (L’shi),Yesu Mtumishi(L’shi) et maintenant St Gabriel (Hewa Bora/ L’shi).

PG : Après mon parcours d’une année comme curé à Sandoa (St François d’Assise) et ses villages, de 7 ans à Notre Dame Fatima(Kolwezi), de 4 ans à St Abraham(Lubumbashi) et de 4 ans à Yesu Mtumishi (Lubumbashi), je reconnais que mes deux premières affectations m’ont vraiment édifié dans la pastorale pour être ce que je suis. Je ne suis pas un prêtre complexé par rapport à ma charge pastorale. Je sais bien faire ce qu’on me demande. Et je fais même plus. Je ne suis pas de ceux qui pensent que Dieu comble son bien-aimé quand il dort et qui passent leur vie à longueur des journées en train de tourner leurs pouces, manipuler la télévision ou le téléphone. Je ne suis pas un curé qui reste toujours cloué dans son bureau ou dans sa cure. J’ai appris plus à sortir, à marcher, à aller à la rencontre de mes paroissiens. Bref, je reste convaincu que la paresse est un vice qu’il faut combattre toute sa vie durant.
Je suis arrivé à Sandoa, « ville qui tue les prophètes », ayant remplacé un confrère européen, la population ne me donnait même pas 3 mois de réussite. Ils étaient sûrs que j’allais échouer vu mon âge. Et à Fatima, les gens ne voulaient même pas de moi, me connaissant dur de caractère. J’y suis entré comme un voleur, donc en cachette. Me connaissant de caractère dur et le disant ouvertement, leur paroisse ne pouvait être dirigée que par un blanc et non par un noir congolais. J’y suis entré comme un voleur et m’imposer comme curé par mon savoir faire.

EE : Et la force de tout cet élan missionnaire,où l’avez-vous puisée ? Est-elle fruit de vos qualités personnelles ?

PG : Non Guelord, la force de cet élan missionnaire ou de ce zèle apostolique, je la puise dans ma prière personnelle et communautaire. Car la charge que j’assume est une charge qui est confiée non pas à moi seul, mais à toute la communauté. Cette force, je la puise aussi dans le partage d’expérience avec les confrères de la communauté, là où règne l’amour, des joies et peines liées à notre tâche pastorale.

EE :  Et le mot de la fin ?

PG : Par rapport au thème de notre journée salvatorienne de la branche masculine, je me pose la question de savoir : D’où venons-nous ? Où sommes-nous et où allons-nous ? Nous devons avoir la culture de l’excellence, la culture d’apprécier aussi le bien que les autres font et ne pas penser que ceux qui nous ont précédés dans la tâche pastorale sont des brigands, bandits, voleurs et qu’ils n’ont rien fait. Car un tel complexe engendre la jalousie, la haine, l’homicide et l’assassinat. L’humilité doit caractériser notre pastorale. Pour finir, sachons que pour chaque entreprise humaine, il ya toujours les moments de joie et ceux de peine, la pastorale paroissiale n’en fait pas exception.


                               Père Godefroid MUTOBW-A-NGOY, salvatorien
                               Recteur de la chapelle St Gabriel/ HEWA BORA
                               Et Frère Emmanuel ENKWONO,salvatorien
                                   Etudiant de 2ème Théologie/ Scolasticat Bx. Jean XXIII/ Kolwezi


samedi 4 janvier 2014

DE LA JOIE A LA TRISTESSE

la communauté Salvatorienne de Tshabula a la triste nouvelle a vous annoncée:
Aussi longtemps que nous tressaillions de joie de nos deux frères ordonné diacre ( Fr Serge LUMBWE et Fr  Joseph SADIKI ) en ce Samedi 04 Janvier 2014 à Kolwezi, une nouvelle nous est parvenue de Lubumbashi que le fr Patient (Pascal) MUTOMBO WA YUMBA n'est plus. Il fut interné à Espoir Médical situé sur l'avenue du 30 Juin à Lubumbashi.  d'abord gardé dans l'observation du 29 au 30 Décembre 2013, et le 31 vers 15h jusqu'à sa mort le 04 Janvier 2014, lors d'une intervention chirurgicale. une information détaillée, sera à votre disposition sur la personne du frère Patient et les causes de sa maladie qui le précipite chez Dieu son père
qu'il a tant servi. Prions pour que la terre de nos ancêtre lui soit douce.

A DIEU FRERE PATIENT (PASCAL) MUTOMBO WA YUMBA

Ignace MUKEMBE

mercredi 25 décembre 2013

FETE DE NOEL

NOËL, quid ?

Noël est fête dans la nuit du 24 au 25 décembre et le 25 toute la journée. En tant que fête chrétienne, elle commémore chaque année la naissance de Jésus de Nazareth et est célébrée le 25 Décembre dans les calendriers grégorien et julien. À l'origine, il existait à cette date des festivités païenne marquant le solstice d'hiver, symbole de la renaissance du soleil. L’Église apostolique arménienne a gardé la tradition plus antique de célébrer au 6 janvier les deux fêtes de la Nativité et de Epiphanie.

Au XXIe siècle, la période entourant Noël (dite « période des fêtes » en contexte séculier) revêt un aspect commercial largement non religieux et dans certains pays, le jour de Noël est férié. Dans cet esprit, Noël devient une fête à connotation folklorique, caractérisée par un regroupement des cellules familiales autour d'un repas et d'un échange de cadeaux autour du sapin traditionnel.

                 "Noël, c’est la naissance de Jésus, le Fils de Dieu, le Christ.
Nous avons la certitude qu’en venant partager la vie des hommes, Dieu se fait proche de nous. Aujourd’hui, Jésus continue de nous rejoindre à travers les circonstances de notre vie. Dieu se fait proche de chacun et en particulier de ceux qui sont dans la misère, la solitude, l’abandon, ceux qui sont découragés, malades, sans espérance. Au pied de la crèche, nous remercions le Seigneur pour sa présence à nos côtés." 

Ignace MUKEMBE

L ' ENFANT JESU

  UN ENFANT NOUS EST NE, UN FILS NOUS EST DONNE

Noël. Un mot magique, plein d’espoir, de joie, de nostalgie, parfois de souffrance aussi. Qu’est-ce qu’on y fête ? La naissance d’un enfant : Jésus de Nazareth, né à Bethléem. «Aujourd'hui vous est né le sauveur ! » disent les anges aux bergers.
Noël, fête de joie et d’espérance : si le Créateur vient vivre avec ses créatures, alors l’avenir peut être différent… Fêter Noël, c’est faire une place à Dieu qui vient vers l’homme sans tambour ni trompette ; il vient dans les cris d’un enfant qui demande juste à être aimé…

Depuis hier la communauté Salvator/Tshabula organise en son sein des messes pour célébrer la venue de l'homme Dieu, le l'enfant de Nazareth. pour la veillée de noël, une messe, débutée à 20 H 00, a été dite par le Père Didier LONGWA, et animée par les frères salvatoriens. grande est la joie qui se manifesté dans l'assemblée. La naissance de l'enfant de Bethléem, est une préoccupation si importante dans la vie de nous chrétiens. Pour la préparation de se jour si grandiose, l’Eglise notre mère nous a donnée quatre semaines de préparation. A chacun de voir, comment été sa préparation.

Et en ce matin, une autre messe, dite par le père Emmanuel PANGANI, et animée par la chorale LUTHEN. la joie été incessante dans le chef des chrétiens de Tshabula. tous chantant et dansant au rythme de la chorale: "Yesu alipo zaliwa mu bethléem..." débutée à 9h00', la messe a prit fin vers 11H07'. en fait, qui sont les personnages de la nativité?

Une crèche présente les personnages de la Nativité, tels que le récit des Évangiles les fait connaître : L’Enfant-Jésus, la Vierge Marie, saint Joseph, les anges, qui chantent la gloire du Rédempteur et la paix donnée aux hommes de bonne volonté, les bergers. Le bœuf et l’âne appartiennent à la tradition : leur place a paru naturelle dans une étable.

 

Temps de Noël, Temps du partage

" NOËL 2013 "

Joyeuses Fêtes à toutes !

Ignace MUKEMBE

mardi 24 décembre 2013

RELIGION: Les textes de la messe du 25 Décembre, Messe du Jour


Les textes de noël à la messe du jour le 25 Décembre

Alléluia celui que nous attendions, que la Loi et les prophètes ont annoncé est né réjouissons-nous.

 

Première Lecture du livre d’Isaïe 52, 7-10

Dans un contexte de souffrance et de l’esclavage de l’exil, le prophète Isaïe annonce un message de paix à son peuple : comme il est beau de voir courir sur les montagnes le messager qui annonce la paix, le messager de la bonne nouvelle qui annonce le salut et la paix. Il présente l’arrivée d’un messie prochain qui les libérera de la souffrance ; ainsi dit-il : Eclatez en cri de joie, ruines de Jérusalem, car le seigneur a consolé son peuple, il rachète Jérusalem. L’arrivée de ce sauveur apportera le salut, pas seulement à Israël, mais aussi à toutes les nations. Qui est cette bonne nouvelle de paix ?

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Bonne Nouvelle de Jésus-Christ selon saint Jean 1, 1-18

Cette bonne nouvelle c’est Jésus-Christ, ce Verbe de Dieu qui s’est fait chair et dont parle le prologue de saint Jean.

Jean, différent des synoptiques, aborde la question de la nativité pas de façon historique, mais de façon théologique. Jean qui écrit après les trois premiers évangélistes qui insistent sur le Christ historique. Quant à lui, il veut présenter un Christ spirituel, ce qu’il est par rapport à son Père et surtout ce qu’il est Christ et Seigneur de sorte que ceux qui croient en lui sont sauvés ; cependant on ne manquera pas de trouver un sens historique chez l’apôtre, mais ce n’est pas cela sa visée directe.

C’est dans ce sens que nous observons dans son récit de la nativité une réflexion tout à fait théologique. Il commence son évangile par un terme originel : au commencement était le Verbe. Il place le Christ au commencement, à la création ; il le présente en relation avec son Père. Le terme logos qu’il utilise pour parler de lui montre en fait qu’il s’adresse à un auditoire grec qui niait probablement la divinité de Jésus (la gnose). Le logos, la parole de Dieu qui est Jésus était auprès de Dieu et il était Dieu déjà au commencement. C’est donc par lui que tout s’est fait. Dans le livre de la Genèse il est affirmé que Dieu a créé par la parole et cette parole c’est Jésus-Christ. C’est dans ce sens même que Jésus a le droit d’affirmer qu’il fut avant qu’Abraham ne soit. Et le Verbe était la vraie lumière qui éclaire l’homme en venant dans ce monde obscurci par le péché. Malheureusement le monde ne l’a pas reconnu parce qu’on l’a tué le rejetant comme un bandit. Mais tous ceux qui l’ont reconnu, il leur a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu. C’est le cas de tous les baptisés, ils sont non seulement créatures de Dieu, mais par leur naissance dans la mort et la résurrection de Jésus, ils deviennent enfants de Dieu. Et le Verbe s’est fait chair, il habité parmi nous et nous avons vu sa gloire. Le Verbe dont Jean parle, c’est ce Jésus qui est né dans une mangeoire et qui vient nous libérer de nos péchés, il est l’unique voix à travers laquelle Dieu parle, il suffit tout simplement de croire en lui pour que nous voyions sa gloire. C’est aussi ce que la deuxième lecture nous présente.

 

Deuxième lecture : lecture  de la lettre aux Hébreux  1, 1-6

Si dans le passé Dieu a parlé à travers nos pères, les prophètes, nos ancêtres de bonne volonté, dans ce temps où nous sommes, il nous parle à travers son Fils ; celui-là qui est né de la Vierge Marie à Bethléem. Cette lettre place Jésus au début de tout : par lui il a créé les mondes. C’est lui l’image de Dieu, le reflet resplendissant de la gloire du Père ; l’image parfait de son être. Ce Jésus de Nazareth est l’image de Dieu, l’accomplissement de tous les messages des pères et des prophètes. Ce Jésus qui nous révèle l’image amoureux du Père nous a aussi libérés de nos péchés. Après avoir accompli sa tache sur terre, il retourne au père où il a une place de choix à côté de lui, parce qu’il est l’unique à qui Dieu a dit : tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré. Tous, même les anges se prosternent devant lui.

 

Michel LEMBE sds

RELIGION: Les textes de Noël, messe de la nuit


Les textes de noël à la messe de la nuit

Alléluia celui que nous attendions, que la Loi et les prophètes ont annoncé est né réjouissons-nous.

 

Première Lecture du livre d’Isaïe 9, 1-6

Isaïe commence ses paroles dans ces mots : le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière… car un enfant nous est né, un fils nous est donné, l’insigne du pouvoir est sur ses épaules. De quel enfant Isaïe parlait-il ? Certes, il parlait d’un enfant de la dynastie davidique qui naîtrait et qui serait responsable dans la gestion de ses relations avec Dieu et dans celle de ses relations avec l’extérieur. En effet, les rois d’Israël ou en précision, de Judas, ont manqué ces qualités dans leur gestion. Dans ce sens, c’est l’irresponsabilité du roi Akhaz qui fait objet de ces paroles. C’est dans ce sens qu’il s’appuie sur le signe de l’Emmanuel, signe de victoire, d’un roi puissant. Ce signe qu’il a annoncé déjà dans une des lectures de l’Avent : voici qu’une vierge est enceinte et elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel (Dieu-avec-nous) (Is 7, 14-16). De quelle vierge parlait-il et de quel enfant parlait-il ? Dans ce sens, il parlait de la femme d’Akhaz de laquelle est né Ezéchias. Historiquement Ezéchias a été un roi d’une foi exceptionnelle et par conséquent, il a bien géré Juda.

Selon certains exégètes, le neuvième chapitre d’Isaïe a été réinterprété à l’époque de l’exil et donc après la mort d’Ezéchias. Les rois qui l’ont suivi ont été aussi irresponsables et manquaient la condition sine qua non pour une direction sérieuse, il s’agit de la foi en Dieu ; c’est le cas de Manassé, et d’autres qui lui ont succédé. Dans ce sens, et surtout avec la croyance messianique qu’ils ont eu certainement par leur contact avec les babyloniens, les interprétateurs donnent un autre sens à ce passage. Nous sommes dans un contexte de souffrance d’esclavage, le livre d’Isaïe qui est lu par les juifs et surtout ce passage garde comme à l’époque d’Akhaz (avant l’exil) un sens de consolation, mais aussi de promesse d’un messie qui n’a pas le même sens que le roi messianique de la dynastie davidique. Ce messie sera prêtre sauvera et dominera tous les peuples.

Peu importe que le texte soit écrit avant l’exil ou interprété pendant l’exil, dans tous les deux cas, il garde le sens de consolation dans un contexte de désespoir. Dans un contexte de souffrance de son peuple, Isaïe donne un message messianique qui éclaire l’obscurité de son peuple et qui lui donne par conséquent espoir de vivre. En effet, il commence par dire : le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ; sur les habitants du pays de l’ombre une lumière a resplendi. C’est la joie, car la souffrance est finie, notre sauveur, celui que nous attendions et qui nous sortira de notre malheur est né. Tout pouvoir lui est sur ses épaules ; son nom est : merveilleux-conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince de la Paix. Par lui la paix régnera dans le monde entier. Qui est ce prince de la paix ? L’Evangile nous donnera des amples précisions sur cette question.

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Bonne Nouvelle de Jésus-Christ selon saint Luc 2, 1-14

Cet enfant qui nous attendions et que les prophéties d’Isaïe ont annoncé c’est Jésus, fils de Marie de Nazareth. C’est lui l’Emmanuel. L’évangile de ce soir nous raconte l’histoire de sa naissance. Nous sommes donc à l’époque de l’empereur Auguste qui ordonna le recensement. Et c’est à l’époque où Quirinius était gouverneur de Syrie que ce premier recensement eut lieu. Ces deux mentions, nous vous signalons en passant, ont été avec celle des martyrs de saints innocents par Hérode à la base d’une nouvelle datation de la naissance de Jésus. Pour les uns, à la suite de la mort d’Hérode dont la naissance est située quelques années plus tôt situent cette naissance vers l’an 4 avant notre ère ; d’autres, à la suite du recensement de Quirinius la poussent un peu plus loin vers les années 6 ou 7 avant notre ère.

Joseph prit sa femme pour monter en Judée, car il est de la famille davidique précisément dans la ville de Bethléem pour le recensement. Jésus est de la famille davidique par Joseph qui est son père. C’est donc  une réalisation de la promesse messianique qui disait que le messie viendrait de la dynastie davidique. Pendant leur séjour là, la grossesse de Marie était à terme et elle mit au monde un fils. Ce fils qui est né malheureusement (dans une mangeoire des bêtes), car il n’avait pas de place dans la salle commune est celui-là le sauveur. C’est un message très fort pour nous, car Dieu est né dans une simplicité exceptionnelle. Il nous apprend aussi à être humble comme lui l’a fait dans sa naissance. Et ce sont les gens de la basse classe qui l’ont accueilli : les bergers.

Notre sauveur est né dans la simplicité pour nous sauver de la puissance du mal. Seule la douceur, la simplicité, l’humilité peuvent combattre la puissance du mal. La force est combattue par la faiblesse ; ainsi la haine sera combattue par l’amour, l’orgueil par l’humilité, la puissance par la douceur, la guerre par la paix. Le sauveur qui est né vient nous apprendre la faiblesse comme un moyen pour combattre la puissance. Ainsi, nos conflits, toutes les guerres dans le monde  entier, les violes, les tueries … n’ont qu’un antidote, c’est l’amour. Qui veut la paix ne prépare pas la guerre, mais prépare l’amour. C’est cela que nous découvrons dans la deuxième lecture.

Deuxième lecture : lecture  de la lettre de saint Paul apôtre à Tite  2, 11-14

La grâce de Dieu s’est manifestée en nous par le salut que le Christ nous amène. C’est en elle que nous apprenons à rejeter le péché d’ici-bas pour vivre dans le monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux. Pour vivre ainsi, apprenons donc les qualités de cet enfant qui se résument dans l’amour. Si nous voulons vivre dans la joie et la paix, cherchons à aimer comme cet enfant qui a accepté de quitter son bonheur divin en prenant notre condition humaine pour nous sauver. Il nous a aimés profondément et veut que nous nous aimions aussi les uns les autres dans l’humilité et la simplicité selon que lui-même a accepté de naitre dans un endroit très simple.

 

Michel LEMBE sds