Les textes de noël à la messe de la
nuit
Alléluia
celui que nous attendions, que la Loi et les prophètes ont annoncé est né réjouissons-nous.
Première Lecture du livre d’Isaïe 9,
1-6
Isaïe
commence ses paroles dans ces mots : le
peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière… car un enfant
nous est né, un fils nous est donné, l’insigne du pouvoir est sur ses épaules. De
quel enfant Isaïe parlait-il ? Certes, il parlait d’un enfant de la
dynastie davidique qui naîtrait et qui serait responsable dans la gestion de
ses relations avec Dieu et dans celle de ses relations avec l’extérieur. En effet,
les rois d’Israël ou en précision, de Judas, ont manqué ces qualités dans leur
gestion. Dans ce sens, c’est l’irresponsabilité du roi Akhaz qui fait objet de
ces paroles. C’est dans ce sens qu’il s’appuie sur le signe de l’Emmanuel,
signe de victoire, d’un roi puissant. Ce signe qu’il a annoncé déjà dans une
des lectures de l’Avent : voici qu’une
vierge est enceinte et elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel
(Dieu-avec-nous) (Is 7, 14-16). De quelle vierge parlait-il et de quel
enfant parlait-il ? Dans ce sens, il parlait de la femme d’Akhaz de
laquelle est né Ezéchias. Historiquement Ezéchias a été un roi d’une foi
exceptionnelle et par conséquent, il a bien géré Juda.
Selon
certains exégètes, le neuvième chapitre d’Isaïe a été réinterprété à l’époque
de l’exil et donc après la mort d’Ezéchias. Les rois qui l’ont suivi ont été
aussi irresponsables et manquaient la condition sine qua non pour une direction
sérieuse, il s’agit de la foi en Dieu ; c’est le cas de Manassé, et d’autres
qui lui ont succédé. Dans ce sens, et surtout avec la croyance messianique qu’ils
ont eu certainement par leur contact avec les babyloniens, les interprétateurs
donnent un autre sens à ce passage. Nous sommes dans un contexte de souffrance
d’esclavage, le livre d’Isaïe qui est lu par les juifs et surtout ce passage
garde comme à l’époque d’Akhaz (avant l’exil) un sens de consolation, mais
aussi de promesse d’un messie qui n’a pas le même sens que le roi messianique
de la dynastie davidique. Ce messie sera prêtre sauvera et dominera tous les
peuples.
Peu
importe que le texte soit écrit avant l’exil ou interprété pendant l’exil, dans
tous les deux cas, il garde le sens de consolation dans un contexte de désespoir.
Dans un contexte de souffrance de son peuple, Isaïe donne un message
messianique qui éclaire l’obscurité de son peuple et qui lui donne par conséquent
espoir de vivre. En effet, il commence par dire : le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ;
sur les habitants du pays de l’ombre une lumière a resplendi. C’est la
joie, car la souffrance est finie, notre sauveur, celui que nous attendions et
qui nous sortira de notre malheur est né. Tout pouvoir lui est sur ses épaules ;
son nom est : merveilleux-conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince de
la Paix. Par lui la paix régnera dans le monde entier. Qui est ce prince de la
paix ? L’Evangile nous donnera des amples précisions sur cette question.
.
Bonne Nouvelle de Jésus-Christ selon
saint Luc 2, 1-14
Cet
enfant qui nous attendions et que les prophéties d’Isaïe ont annoncé c’est
Jésus, fils de Marie de Nazareth. C’est lui l’Emmanuel. L’évangile de ce soir
nous raconte l’histoire de sa naissance. Nous sommes donc à l’époque de l’empereur
Auguste qui ordonna le recensement. Et c’est à l’époque où Quirinius était
gouverneur de Syrie que ce premier recensement eut lieu. Ces deux mentions,
nous vous signalons en passant, ont été avec celle des martyrs de saints
innocents par Hérode à la base d’une nouvelle datation de la naissance de
Jésus. Pour les uns, à la suite de la mort d’Hérode dont la naissance est
située quelques années plus tôt situent cette naissance vers l’an 4 avant notre
ère ; d’autres, à la suite du recensement de Quirinius la poussent un peu
plus loin vers les années 6 ou 7 avant notre ère.
Joseph
prit sa femme pour monter en Judée, car il est de la famille davidique
précisément dans la ville de Bethléem pour le recensement. Jésus est de la
famille davidique par Joseph qui est son père. C’est donc une réalisation de la promesse messianique
qui disait que le messie viendrait de la dynastie davidique. Pendant leur
séjour là, la grossesse de Marie était à terme et elle mit au monde un fils. Ce
fils qui est né malheureusement (dans une mangeoire des bêtes), car il n’avait
pas de place dans la salle commune est celui-là le sauveur. C’est un message
très fort pour nous, car Dieu est né dans une simplicité exceptionnelle. Il nous
apprend aussi à être humble comme lui l’a fait dans sa naissance. Et ce sont les
gens de la basse classe qui l’ont accueilli : les bergers.
Notre
sauveur est né dans la simplicité pour nous sauver de la puissance du mal. Seule
la douceur, la simplicité, l’humilité peuvent combattre la puissance du mal. La
force est combattue par la faiblesse ; ainsi la haine sera combattue par l’amour,
l’orgueil par l’humilité, la puissance par la douceur, la guerre par la paix. Le
sauveur qui est né vient nous apprendre la faiblesse comme un moyen pour
combattre la puissance. Ainsi, nos conflits, toutes les guerres dans le
monde entier, les violes, les tueries …
n’ont qu’un antidote, c’est l’amour. Qui veut la paix ne prépare pas la guerre,
mais prépare l’amour. C’est cela que nous découvrons dans la deuxième lecture.
Deuxième lecture : lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Tite 2, 11-14
La
grâce de Dieu s’est manifestée en nous par le salut que le Christ nous amène. C’est
en elle que nous apprenons à rejeter le péché d’ici-bas pour vivre dans le
monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux. Pour vivre ainsi,
apprenons donc les qualités de cet enfant qui se résument dans l’amour. Si nous
voulons vivre dans la joie et la paix, cherchons à aimer comme cet enfant qui a
accepté de quitter son bonheur divin en prenant notre condition humaine pour
nous sauver. Il nous a aimés profondément et veut que nous nous aimions aussi
les uns les autres dans l’humilité et la simplicité selon que lui-même a
accepté de naitre dans un endroit très simple.
Michel
LEMBE sds
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