mardi 24 décembre 2013

RELIGION: Les textes de Noël, messe de la nuit


Les textes de noël à la messe de la nuit

Alléluia celui que nous attendions, que la Loi et les prophètes ont annoncé est né réjouissons-nous.

 

Première Lecture du livre d’Isaïe 9, 1-6

Isaïe commence ses paroles dans ces mots : le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière… car un enfant nous est né, un fils nous est donné, l’insigne du pouvoir est sur ses épaules. De quel enfant Isaïe parlait-il ? Certes, il parlait d’un enfant de la dynastie davidique qui naîtrait et qui serait responsable dans la gestion de ses relations avec Dieu et dans celle de ses relations avec l’extérieur. En effet, les rois d’Israël ou en précision, de Judas, ont manqué ces qualités dans leur gestion. Dans ce sens, c’est l’irresponsabilité du roi Akhaz qui fait objet de ces paroles. C’est dans ce sens qu’il s’appuie sur le signe de l’Emmanuel, signe de victoire, d’un roi puissant. Ce signe qu’il a annoncé déjà dans une des lectures de l’Avent : voici qu’une vierge est enceinte et elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel (Dieu-avec-nous) (Is 7, 14-16). De quelle vierge parlait-il et de quel enfant parlait-il ? Dans ce sens, il parlait de la femme d’Akhaz de laquelle est né Ezéchias. Historiquement Ezéchias a été un roi d’une foi exceptionnelle et par conséquent, il a bien géré Juda.

Selon certains exégètes, le neuvième chapitre d’Isaïe a été réinterprété à l’époque de l’exil et donc après la mort d’Ezéchias. Les rois qui l’ont suivi ont été aussi irresponsables et manquaient la condition sine qua non pour une direction sérieuse, il s’agit de la foi en Dieu ; c’est le cas de Manassé, et d’autres qui lui ont succédé. Dans ce sens, et surtout avec la croyance messianique qu’ils ont eu certainement par leur contact avec les babyloniens, les interprétateurs donnent un autre sens à ce passage. Nous sommes dans un contexte de souffrance d’esclavage, le livre d’Isaïe qui est lu par les juifs et surtout ce passage garde comme à l’époque d’Akhaz (avant l’exil) un sens de consolation, mais aussi de promesse d’un messie qui n’a pas le même sens que le roi messianique de la dynastie davidique. Ce messie sera prêtre sauvera et dominera tous les peuples.

Peu importe que le texte soit écrit avant l’exil ou interprété pendant l’exil, dans tous les deux cas, il garde le sens de consolation dans un contexte de désespoir. Dans un contexte de souffrance de son peuple, Isaïe donne un message messianique qui éclaire l’obscurité de son peuple et qui lui donne par conséquent espoir de vivre. En effet, il commence par dire : le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ; sur les habitants du pays de l’ombre une lumière a resplendi. C’est la joie, car la souffrance est finie, notre sauveur, celui que nous attendions et qui nous sortira de notre malheur est né. Tout pouvoir lui est sur ses épaules ; son nom est : merveilleux-conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince de la Paix. Par lui la paix régnera dans le monde entier. Qui est ce prince de la paix ? L’Evangile nous donnera des amples précisions sur cette question.

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Bonne Nouvelle de Jésus-Christ selon saint Luc 2, 1-14

Cet enfant qui nous attendions et que les prophéties d’Isaïe ont annoncé c’est Jésus, fils de Marie de Nazareth. C’est lui l’Emmanuel. L’évangile de ce soir nous raconte l’histoire de sa naissance. Nous sommes donc à l’époque de l’empereur Auguste qui ordonna le recensement. Et c’est à l’époque où Quirinius était gouverneur de Syrie que ce premier recensement eut lieu. Ces deux mentions, nous vous signalons en passant, ont été avec celle des martyrs de saints innocents par Hérode à la base d’une nouvelle datation de la naissance de Jésus. Pour les uns, à la suite de la mort d’Hérode dont la naissance est située quelques années plus tôt situent cette naissance vers l’an 4 avant notre ère ; d’autres, à la suite du recensement de Quirinius la poussent un peu plus loin vers les années 6 ou 7 avant notre ère.

Joseph prit sa femme pour monter en Judée, car il est de la famille davidique précisément dans la ville de Bethléem pour le recensement. Jésus est de la famille davidique par Joseph qui est son père. C’est donc  une réalisation de la promesse messianique qui disait que le messie viendrait de la dynastie davidique. Pendant leur séjour là, la grossesse de Marie était à terme et elle mit au monde un fils. Ce fils qui est né malheureusement (dans une mangeoire des bêtes), car il n’avait pas de place dans la salle commune est celui-là le sauveur. C’est un message très fort pour nous, car Dieu est né dans une simplicité exceptionnelle. Il nous apprend aussi à être humble comme lui l’a fait dans sa naissance. Et ce sont les gens de la basse classe qui l’ont accueilli : les bergers.

Notre sauveur est né dans la simplicité pour nous sauver de la puissance du mal. Seule la douceur, la simplicité, l’humilité peuvent combattre la puissance du mal. La force est combattue par la faiblesse ; ainsi la haine sera combattue par l’amour, l’orgueil par l’humilité, la puissance par la douceur, la guerre par la paix. Le sauveur qui est né vient nous apprendre la faiblesse comme un moyen pour combattre la puissance. Ainsi, nos conflits, toutes les guerres dans le monde  entier, les violes, les tueries … n’ont qu’un antidote, c’est l’amour. Qui veut la paix ne prépare pas la guerre, mais prépare l’amour. C’est cela que nous découvrons dans la deuxième lecture.

Deuxième lecture : lecture  de la lettre de saint Paul apôtre à Tite  2, 11-14

La grâce de Dieu s’est manifestée en nous par le salut que le Christ nous amène. C’est en elle que nous apprenons à rejeter le péché d’ici-bas pour vivre dans le monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux. Pour vivre ainsi, apprenons donc les qualités de cet enfant qui se résument dans l’amour. Si nous voulons vivre dans la joie et la paix, cherchons à aimer comme cet enfant qui a accepté de quitter son bonheur divin en prenant notre condition humaine pour nous sauver. Il nous a aimés profondément et veut que nous nous aimions aussi les uns les autres dans l’humilité et la simplicité selon que lui-même a accepté de naitre dans un endroit très simple.

 

Michel LEMBE sds

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