vendredi 22 novembre 2013

RELIGION: Inreprétation des textes du Dimanche de Christ-Roi


Essai d’interprétation des textes du Dimanche de Christ, Roi de l’univers

Lecture du second livre de Samuel 5, 1-3

Depuis son onction par Samuel, c’est pour la première fois que ce Fils de Jesse, David, ce gardien du bétail commençait à prendre possession de son trône. Ce grand chanteur et musicien de Saul son prédécesseur a déjà gagné la confiance du peuple surtout par sa victoire sur Goliath, le philistin (1 Sam 17, 1-52). Il gagne davantage confiance de son peuple surtout aussi par l’échec de Saul qui est rempli de mauvais esprit (1 Sam 16, 14-21). Parce qu’il a gagné cette confiance, toutes les tribus le suivirent à Hébron où il résidait et après le conseil des anciens, tous l’acceptèrent comme roi ; et ce roi fis alliance avec eux.

Le peuple et les anciens acceptent David parce qu’il est l’homme qu’il faut ; il a montré qu’il est capable de servir son peuple. C’est un modèle aussi pour nous dans le choix de nos gouvernants. L’unique critère sur base duquel on choisit un dirigeant est le sens de service que celui-ci a pour nous et non pas la force physique, les moyens financiers, etc. C’est l’amour pour la nation qui devrait déterminer le choix du gouvernant. Toute autorité vient de Dieu, dit-on ; cette assertion est aussi vraie pour les autorités dictatrices (les despotes), parce que personne ne peut devenir chef si Dieu ne l’accepte ou ne le permet pas. Mais l’usage de ce pouvoir est donc une spécialité de l’homme qui accepte ou refuse de diriger avec Dieu qui est la source de toute autorité ; c’est dans ce sens qu’on a des gouvernants bien et ceux mauvais. Travailler avec Dieu, c’est apprendre de lui l’amour, la patience, la joie, la douceur que nous allons appliquer dans la gestion de la nation. Ceux qui dirigent sans Dieu traitent la population comme des objets dont ils se servent pour atteindre leurs buts. Le dictateur est l’unique référence de la gestion, il est dans ce sens orgueilleux et échoue dans sa gestion. L’image de David est parlant dans la gestion parce que surtout il a évolué dans la crainte du Seigneur et dans l’humilité (2 Sam 7, 18).

Malheureusement les successeurs de David n’ont pont pu toujours être fidèles au Seigneur et la conséquence est non seulement qu’il y a eu schisme, mais aussi et surtout, il y a eu ruine de Jérusalem et exil à Babylone. C’est dans cette période exilique que les prophètes, surtout Isaïe commence à affirmer un messie qui viendrait libérer Israël de l’oppression. Il dit « Le Seigneur  vous donnera un signe. Voici que la jeune femme est enceinte et enfantera un fils et elle lui donnera le nom de Emmanuel » (Is 7, 14-ss) ; « cet enfant dominera toutes les nations (Is 8, 9-10) ; « un rameau sortira de la souche de Jessé… sur lui reposera l’Esprit du Seigneur » (Is 11, 1-ss).

Ce Roi promis à Israël par les prophètes, c’est Jésus de Nazareth qui est né de la Vierge-Marie, femme dont parlait Isaïe ; ce roi libérerait Israël de toutes les forces de l’extérieur, de tous ses voisins qui l’oppriment en particulier les romains à l’époque. Jésus est roi, mais quel type de roi ? l’Evangile répond à cette question.

 

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc  23, 35-43

Jésus, contre toute attente de son peuple, est un roi, mais un serviteur souffrant tel qu’Isaïe l’a annoncé. Sauver par la mort et la mort sur la croix est un scandale pour les juifs et une folie pour les grecs. En fait, pour ces peuples et en particulier pour nous aujourd’hui, le roi c’est celui qui est puissant et qui domine par sa force les autres nations. C’est ce qui explique même les moqueries des chefs militaires dans l’Evangile : Il a sauvé d’autres, qu’il se sauve lui-même, s’il est Messie ; si tu es le roi des juifs, sauve-toi toi-même ; les écriteaux sur sa croix sont aussi comme des moqueries : celui-ci est le roi des juifs ; et à l’un des malfaiteurs de se moquer aussi de lui en disant : sauve toi toi-même et nous avec toi.

La royauté de Jésus n’est pas à la vision du monde, c’est celle qui passe par la mort sur la croix ; c’est sur ce bois qu’il meurt humilié et sauve le monde. D’ailleurs ses ennemis croyant se moquer de lui le reconnaissaient roi ; par quatre fois ils ont reconnu et déclaré Jésus Roi et Sauveur. Cependant une question peut se poser : si Jésus est roi du monde et l’a libéré du péché, pourquoi alors la souffrance continue ?

Benoit XVI répond à cette question en disant que Jésus n’est pas venu terminer la souffrance dans le monde, mais il est venu nous révéler l’amour du Père. Cet amour nous aidera à affronter la souffrance comme le Christ lui-même l’a affrontée : dans la mort et la résurrection. Par sa mort et sa vie, le Christ nous a révélé ce qu’il est amour, douceur, humilité, pardon. Sa royauté est une royauté qui est caractérisée par ces qualités ; voilà pourquoi, il sauve même le grand pécheur, le bon larron qui est crucifié avec quand il reconnaît il reconnaît sa faute et la messianité de Jésus : tu seras avec moi au paradis. Une interpellation pour les rois et les chefs de ce monde, car le Dieu dont dérive toute autorité s’est révélé en Jésus-Christ ainsi. Ces qualités de ce Rois des rois sont des critères de tout choix de dirigeant et de toute bonne gestion du pays. C’est ce que Saint Paul chante dans l’hymne Christologique dans la deuxième lecture de ce dimanche.

 

Deuxième lecture : lecture  de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens 1, 12-20

Le Christ roi de l’univers déjà depuis le commencement du monde : par Lui tout est créé ; il est roi de l’univers parce qu’il nous arrache aux pouvoir des ténèbres ; c’est donc lui l’image du Dieu invisible (une image douceur, amour, humilité, pardon), il est le commencement et la fin ; il est la tête de  l’Eglise. Par tous ces motifs que saint Paul énumère, Jésus est le roi de l’univers ; dès qu’il est arrivé sur la terre, aucune autorité ne peut exercer sans en avoir la référence. Par conséquent, gérer sans faire référence aux qualités de Dieu révélées en Jésus-Christ, c’est faire fausse route et le risque est la création des régimes totalitaristes dont l’unique référence est l’homme qui dirige et le peuple est considéré dans son animalité et non dans son humanité.
 
 
Michel LEMBE SDS
 

 

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