Essai d’interprétation des textes du
Dimanche de Christ, Roi de l’univers
Lecture du second livre de Samuel 5,
1-3
Depuis
son onction par Samuel, c’est pour la première fois que ce Fils de Jesse,
David, ce gardien du bétail commençait à prendre possession de son trône. Ce grand
chanteur et musicien de Saul son prédécesseur a déjà gagné la confiance du
peuple surtout par sa victoire sur Goliath, le philistin (1 Sam 17, 1-52). Il gagne
davantage confiance de son peuple surtout aussi par l’échec de Saul qui est
rempli de mauvais esprit (1 Sam 16, 14-21). Parce qu’il a gagné cette
confiance, toutes les tribus le suivirent à Hébron où il résidait et après le
conseil des anciens, tous l’acceptèrent comme roi ; et ce roi fis alliance
avec eux.
Le
peuple et les anciens acceptent David parce qu’il est l’homme qu’il faut ;
il a montré qu’il est capable de servir son peuple. C’est un modèle aussi pour
nous dans le choix de nos gouvernants. L’unique critère sur base duquel on
choisit un dirigeant est le sens de service que celui-ci a pour nous et non pas
la force physique, les moyens financiers, etc. C’est l’amour pour la nation qui
devrait déterminer le choix du gouvernant. Toute autorité vient de Dieu, dit-on ;
cette assertion est aussi vraie pour les autorités dictatrices (les despotes),
parce que personne ne peut devenir chef si Dieu ne l’accepte ou ne le permet pas.
Mais l’usage de ce pouvoir est donc une spécialité de l’homme qui accepte ou
refuse de diriger avec Dieu qui est la source de toute autorité ; c’est
dans ce sens qu’on a des gouvernants bien et ceux mauvais. Travailler avec Dieu,
c’est apprendre de lui l’amour, la patience, la joie, la douceur que nous
allons appliquer dans la gestion de la nation. Ceux qui dirigent sans Dieu
traitent la population comme des objets dont ils se servent pour atteindre leurs
buts. Le dictateur est l’unique référence de la gestion, il est dans ce sens orgueilleux
et échoue dans sa gestion. L’image de David est parlant dans la gestion parce
que surtout il a évolué dans la crainte du Seigneur et dans l’humilité (2 Sam 7,
18).
Malheureusement
les successeurs de David n’ont pont pu toujours être fidèles au Seigneur et la
conséquence est non seulement qu’il y a eu schisme, mais aussi et surtout, il y
a eu ruine de Jérusalem et exil à Babylone. C’est dans cette période exilique
que les prophètes, surtout Isaïe commence à affirmer un messie qui viendrait
libérer Israël de l’oppression. Il dit « Le Seigneur vous donnera un signe. Voici que la jeune
femme est enceinte et enfantera un fils et elle lui donnera le nom de Emmanuel »
(Is 7, 14-ss) ; « cet enfant dominera toutes les nations (Is 8, 9-10) ;
« un rameau sortira de la souche de Jessé… sur lui reposera l’Esprit du
Seigneur » (Is 11, 1-ss).
Ce
Roi promis à Israël par les prophètes, c’est Jésus de Nazareth qui est né de la
Vierge-Marie, femme dont parlait Isaïe ; ce roi libérerait Israël de
toutes les forces de l’extérieur, de tous ses voisins qui l’oppriment en
particulier les romains à l’époque. Jésus est roi, mais quel type de roi ?
l’Evangile répond à cette question.
Evangile de Jésus-Christ selon saint
Luc 23, 35-43
Jésus,
contre toute attente de son peuple, est un roi, mais un serviteur souffrant tel
qu’Isaïe l’a annoncé. Sauver par la mort et la mort sur la croix est un scandale
pour les juifs et une folie pour les grecs. En fait, pour ces peuples et en
particulier pour nous aujourd’hui, le roi c’est celui qui est puissant et qui
domine par sa force les autres nations. C’est ce qui explique même les moqueries
des chefs militaires dans l’Evangile : Il
a sauvé d’autres, qu’il se sauve lui-même, s’il est Messie ; si tu es le roi des juifs, sauve-toi
toi-même ; les écriteaux sur sa croix sont aussi comme des moqueries :
celui-ci est le roi des juifs ; et
à l’un des malfaiteurs de se moquer aussi de lui en disant : sauve toi toi-même et nous avec toi.
La
royauté de Jésus n’est pas à la vision du monde, c’est celle qui passe par la
mort sur la croix ; c’est sur ce bois qu’il meurt humilié et sauve le
monde. D’ailleurs ses ennemis croyant se moquer de lui le reconnaissaient roi ;
par quatre fois ils ont reconnu et déclaré Jésus Roi et Sauveur. Cependant une
question peut se poser : si Jésus est roi du monde et l’a libéré du péché,
pourquoi alors la souffrance continue ?
Benoit
XVI répond à cette question en disant que Jésus n’est pas venu terminer la
souffrance dans le monde, mais il est venu nous révéler l’amour du Père. Cet amour
nous aidera à affronter la souffrance comme le Christ lui-même l’a affrontée :
dans la mort et la résurrection. Par sa mort et sa vie, le Christ nous a révélé
ce qu’il est amour, douceur, humilité, pardon. Sa royauté est une royauté qui
est caractérisée par ces qualités ; voilà pourquoi, il sauve même le grand
pécheur, le bon larron qui est crucifié avec quand il reconnaît il
reconnaît sa faute et la messianité de Jésus : tu seras avec moi au paradis. Une interpellation pour les rois et
les chefs de ce monde, car le Dieu dont dérive toute autorité s’est révélé en
Jésus-Christ ainsi. Ces qualités de ce Rois des rois sont des critères de tout
choix de dirigeant et de toute bonne gestion du pays. C’est ce que Saint Paul
chante dans l’hymne Christologique dans la deuxième lecture de ce dimanche.
Deuxième lecture : lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
1, 12-20
Le
Christ roi de l’univers déjà depuis le commencement du monde : par Lui tout est créé ; il est roi
de l’univers parce qu’il nous arrache aux pouvoir des ténèbres ; c’est
donc lui l’image du Dieu invisible (une image douceur, amour, humilité,
pardon), il est le commencement et la fin ; il est la tête de l’Eglise. Par tous ces motifs que saint Paul
énumère, Jésus est le roi de l’univers ; dès qu’il est arrivé sur la terre,
aucune autorité ne peut exercer sans en avoir la référence. Par conséquent,
gérer sans faire référence aux qualités de Dieu révélées en Jésus-Christ, c’est
faire fausse route et le risque est la création des régimes totalitaristes dont
l’unique référence est l’homme qui dirige et le peuple est considéré dans son
animalité et non dans son humanité.
Michel LEMBE SDS
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire