vendredi 20 décembre 2013

RELIGION; Interprétation des textes du troisième dimanche de l'Avent


Troisième dimanche de l’avent année A

Lecture du livre d’Isaïe 35, 2-11

Les voisins d’Israël sont en train de le terroriser par leurs forces militaires ;  malheureusement ses rois à l’intérieur du pays, croient résoudre le problème par des alliances avec l’extérieur pour attaquer militairement leurs terroristes. Isaïe, un homme qui sait bien lire les signes de temps et qui sait bien interpréter le message de Dieu refuse ces alliances. C’est même dans cette logique qu’il écrit cette lecture. Voyant la misère de son peuple face à ces terroristes extérieurs et face à ces rois irresponsables, il donne un message d’espérance qui est celui du messie. Ainsi dit-il que toutes les souffrances vont finir quand le messie viendra. Son peuple qui souffre est comparé à une terre aride, à un désert, terre de la soif. Encourageant son peuple, il lui présente un message de joie : que cette terre se réjouisse, car la gloire du Liban lui est donnée. Il demande ainsi à son peuple de tenir fort face à cette souffrance : prenez courage, ne craignez pas. Quand Dieu viendra c’est la vengeance, ça sera sa revanche.

Les deux termes vengeance et revanche nous donnent l’image d’un Dieu qui détruit ses ennemis ; cette image est différente de celle que Jésus nous a présentée à savoir, un Dieu doux, humble, patient. Pourquoi cela ? Cela se comprend si l’on se situe dans le contexte de l’écrivain sacré. En effet, les juifs, nous devons l’affirmer, avaient l’idée du Messie qui viendrait pour sauver le monde, mais n’en avaient pas une connaissance claire. Le Messie qu’ils attendaient serait un roi puissant administrativement et militairement et ainsi, il dominerait sur toutes les nations. Mais ce Messie accomplirait aussi des signes messianiques : des miracles. C’est ce que le prophète Isaïe annonce : les yeux des aveugles s’ouvrirons, les sourds entendront, les muets parleront, le boiteux bondira comme un cerf… Ainsi la joie reviendra.

Ces signes messianiques se sont réalisés en Jésus-Christ, le serviteur souffrant qu’Isaïe a annoncé dans son troisième livre cette fois-là. Nous allons découvrir cela dans l’Evangile à travers la question du Baptiste : Es-tu le Messie que nous attendions ou bien devons-nous en attendre un autre ?

 

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 11, 2-11

Dans la souffrance de la prison et apprenant certainement d’eux les signes messianiques de lui, Jean-Baptiste envoie ses disciples demander à Jésus : Es-tu le Messie qu’on attendait ou bien devons-nous en attendre un autre ?

Cette question renferme la vision des juifs, peuple du Baptiste, sur le Messie, à savoir : la puissance, la vengeance envers les méchants, mais aussi les merveilleux, les signes messianiques, les miracles.

Jean-Baptiste se voit en prison, mais apprend que les signes messianiques se réalisent à travers celui qu’il a annoncé comme agneau de Dieu. Curieusement, ce Messie qu’il a annoncé ne vient pas le libérer en prison, alors que selon les signes messianiques, les captifs seraient libérés. Il a un peu de complications dans sa tête quant à ce Messie ; dans ce sens il s’interroge s’il est le Messie qu’ils attendaient ou il faut un autre. C’est ce qui nous arrive souvent dans le quotidien de notre vie. Il arrive que le chrétien entre en doute quant à Dieu ; alors qu’il s’engage dans une vie vertueuse, mais un contraste se réalise dans sa vie, il reste miséreux, il ne trouve pas ce dont il a besoin pour sa vie. Il prie quotidiennement, aide les pauvres, mène une vie droite, mais il demeure malheureux dans la vie. Dans ce sens, comme le Baptiste, il se demande s’il vaut encore la peine de continuer à servir le Seigneur ou bien faut-il faire comme tout le monde. Comment expliquer ce contraste ? Le Christ, pourquoi n’a-t-il pas sauvé le Baptiste qui l’a même annoncé ?

Parce que le temps du Baptiste était fini et il revenait à lui de comprendre la volonté de Dieu et de s’y jeter tout simplement. Mais ce Christ qui n’a pas sauvé le Baptiste a au moins sauvé d’autres infirmes dont nous avons entendu parler dans l’Evangile : allez lui raconter ce que vous avez vu et entendu : les sourds entendent, les aveugles voient, les boiteux marchent. Dans cette façon d’agir du Christ il y a un message qui nous est adressé : c’est évident que le Christ est venu et il viendra encore de manière commémorative le jour de Noël pour nous apporter le salut qui commence par le bonheur dans  ce monde qui passera à travers des signes et des miracles ; et dans ce sens le chrétien c’est quelqu’un qui vit avec le Christ et donc quelqu’un qui vit dans le bonheur intérieur (la paix, la tranquillité) et extérieur (le confort matériel par son travail juste qu’il apprend du Christ) dans cette vie jusqu’à ce qu’il reviendra pour le sauver définitivement dans sa parousie. Mais aussi Jésus veut nous faire comprendre que même s’il est venu pour nous accorder le salut et le bonheur, c’est toujours par sa volonté qui n’est jamais un mal pour nous. S’il ne sauve pas le Baptiste, c’est parce que ce n’est pas cela sa volonté. S’il ne nous donne pas ce dont nous avons besoin, c’est aussi parce que ce n’est pas sa volonté ; sa volonté étant toujours celle de nous donner ce qui nous fera du bien ; il ne nous donnera pas ce qui nous fera mal. Peut-être que s’il nous donnait le voiture que nous lui demandons, nous aurons un accident et nous laisserons nos enfants périr ; peut-être s’il nous donnait l’argent dont nous avons besoin nous nous perdrons… Soyons sûr que lui qui connaît le secret le plus intime de nous-mêmes et surtout de l’évolution de la vie ; il ne peut pas nous donner un serpent quand nous avons besoin du pain. Frères et sœurs, quand nous prions et nous nous engageons au travail pour obtenir ce dont nous avons besoin pour notre vie et que nous n’obtenons pas cela, jetons-nous dans la volonté de Dieu, parce que lui seul sait pourquoi il ne nous donne pas cela. C’est dans ce sens que saint Jacques parle de la patience dans la deuxième lecture.

 

Deuxième lecture : lecture  de la lettre de saint  Jacques  5, 7-10

Jacques nous donne un moyen de vivre la volonté de Dieu : c’est la patience. Il la compare à celle du cultivateur qui attend les produits précieux de son travail. Le menuisier, le potier, le charpentier, le mineur, etc. gagnent leurs revenus dès qu’ils finissent leurs œuvres,  peu importe l’échéance : trois jours, une semaine, un mois, … Mais le cultivateur mange le fruit de son travail seulement quand cela sera mûr ; selon la culture, il y a des échéances qui ne dépendent pas de lui, mais de cette culture : deux mois, trois mois, un an, … dans ce sens il lui est demandé une certaine patience pour obtenir ce dont il a besoin.

Ainsi, doit être la patience de celui qui croit en Jésus et qui prie ; il demande ce dont il a besoin à son Dieu, il travaille pour l’obtenir, mais aussi se jette dans la volonté de Dieu qui lui donnera ce dont il a besoin nécessairement. S’il ne le reçoit pas maintenant, qu’il garde patience, il l’aura un jour ; tout en sachant que Dieu ne nous donnera pas ce qui nous fera mal.

 

                                                                        Michel LEMBE SDS

 

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