mercredi 24 juillet 2013

SCIENCE: REFLEXION DU FRERE BENJAMIN SAVU (sds)


 
 
 
Le « nouvel esprit scientifique »   chez GASTON BACHELARD. Quel impact dans la vie courante ?

 
 
 
 
 
O. INTRODUCTION

       Le paradigme classique de la science était celui  d’un savoir certain,  absolu et immuable. Ainsi, Platon   conseillait-il  de se méfier de la « doxa », autrement dit, des on-dit non constructifs, pour se rapprocher de la connaissance des objets noétiques, invariants et susceptibles d’un savoir véritable et durable, épistémè.[1] Il n’en est pas autrement de René DESCARTES pour qui il fallait   à rejeter tout savoir soupçonné d’être mélangé à une infime part de fausseté. Cette boutade l’élucide si bien : « …  je pensais qu’il fallait que je fisse tout le contraire, et je rejetasse, comme absolument faux, tout ce en quoi je pouvais imaginer le moindre doute »[2].  

      Pour sa part,  Gaston Bachelard propose une conception nouvelle de l'histoire des sciences, progressant par crises et ruptures successives, par erreurs rectifiées et obstacles surmontés. Un nouveau rationalisme en découle refusant la structure immuable et éternelle de la raison. Pour lui, aucune catégorie a priori ne préside à la constitution de la science, mais la raison remet en question ses principes et ses concepts en les ajustant aux révolutions scientifiques successives.   Cernons en premier l’ère de la pré-scientificité au scientisme

I. De pré-scientificité au scientisme

  Bachelard utilise très librement la loi des trois états d'Auguste Comte pour désigner les trois grandes étapes dans le devenir scientifique : L’état préscientifique, l’état scientifique, et l'ère du nouvel esprit scientifique.

I.1. L'état préscientifique

      Bachelard situe Cette période de l'Antiquité au XVIII siècle. Cet état privilégie l’érudition, la curiosité sensible à la variété, à la diversité, le pittoresque et le chatoiement des phénomènes.  L’objet scientifique est en continuité avec les apparences. « On pense comme on voit», c'est-à-dire de façon substantialiste, avec un regard fasciné par la chose et prisonnier de l'imagination, des idées générales et des concepts immuables. Nous sommes au paradigme « logothéorique » de la science. En effet, selon la conception antique, la science était entendue comme une activité essentiellement langagière et théorique,  répulsive vis-à-vis de toute activité liée à la technique[3]. Ainsi par exemple, Platon attribuait une place importante aux sciences théorétiques.  Par la suite, l’état scientifique va rompre avec cet état préscientifique.

I.2. L'état scientifique

      Bachelard situe cet état entre la fin du XVII siècle et le début du XX siècle. La pensée scientifique se différencie de son passé préscientifique par son statut d’une connaissance mixte, abstraite et concrète. Ce stade se fige bientôt en dogmatisme et conduit au scientisme[4]. La raison édifie ses premières constructions et la pensée scientifique se différencie de son passé préscientifique par sa marche vers une abstraction croissante où le réalisme élémentaire devient obstacle à l'effort de rationalisation. Toutefois, l'état scientifique reste encore tributaire d'une « épistémologie cartésienne», c'est-à-dire d'une philosophie de l'intuition, de l'immédiat, des natures simples, et d'un esprit scientifique confiant dans les vérités premières et les notions de base. Une deuxième rupture avec l’état scientifique conduira au nouvel esprit scientifique.

II.L'ère du nouvel esprit scientifique

      Cette ère qui est la nôtre, aurait débuté en 1905 au moment où la relativité Einsteinienne vient déformer des concepts primordiaux que l’on croyait à jamais immobiles.  Elle consacre la rupture avec l’état scientifique. Elle constitue notre actualité. Elle consacre la rupture avec les natures simples cartésiennes. En effet, on s'aperçoit que l'état d'analyse de nos intuitions communes est très trompeur et que les idées les plus simples comme celle de choc, de réaction, de réflexion matérielle ou lumineuse ont besoin d'être révisées. Autant dire que les idées simples ont besoin d'être compliquées pour pouvoir expliquer les microphénomènes.»2 Le simple est une illusion et les natures prétendues simples se révèlent un tissu de relations complexes, la nouvelle pensée scientifique ne cessant d'affiner et de différencier les structures, cette troisième période est l'ère d'une prise de conscience réflexive par la science. C'est pourquoi elle se définit non comme un état, mais comme un esprit3. L'épistémologie nouvelle qui anime la science prend acte des ruptures épistémologiques (épistémologie non cartésienne, géométrie non euclidienne, relativité non newtonienne) et, découvrant que « tout ce qui est décisif ne naît que malgré et contre», elle voit dans l'état de crise le moteur et le dynamisme même de la science.

       A une mécanique et à une Physique non-Newtoniennes, qui brise l’architecture du système clos et parfait en soi de Newton, correspond une géométrie non-euclidienne, une chimie non-Lavoisienne, une Logique non-Aristotélicienne. Cela conduit à une « Philosophie du non », qui débouche sur une  « épistémologie non-Cartésienne ».  Cette ère marque la fin des absolus en science. En effet, Bachelard rejette toute idée de la certitude absolue et définitive en science quand il affirme : « Un discours sur la méthode scientifique sera toujours un discours de circonstance, il ne décrira pas une constitution définitive de l’esprit scientifique »[5].   Ceci voudrait dire que pour Bachelard, tout concept scientifique finit par perdre sa fécondité première quand on s’écarte de plus en plus des conditions de sa formation.

II.1 « trilogie Bachelardienne »[6]


      Nous venons de le remarquer sans peine, la formation de la science est un processus de rectification indéfinie. Pour Gaston Bachelard, accéder à la pensée scientifique, faire avancer efficacement la connaissance et s’approcher toujours plus de la vérité consiste à affronter les difficultés au sein même de l’esprit scientifique. Ce sont ces difficultés que l’épistémologue français qualifie d’ « obstacles épistémologiques »,  ou encore des «  erreurs », qui sont importants au progrès de la science, et qui ne peuvent être surmontés que grâce à un effort d’intellectualisation.  

II.1.2. Une histoire récurrente


        Dans l’élaboration de son système,   Bachelard   suggère de « lire en sens inverse » le devenir de la science, si bien qu’à partir de l’état actuel des sciences, on remonte vers le passé, que le présent éclaire et sanctionne, de même que  Einstein  éclaire et sanctionne Newton.[7] C’est dire autrement pour lui que l’oubli des conditions d’établissement d’une théorie scientifique, et donc des difficultés et des obstacles qu’elle a du vaincre pour se constituer et se faire admettre nous fasse perdre de vue ce à quoi elle voulait rompre. Une  science oublieuse de son passé risque fort de ne pas se projeter dans l’avenir, d’être incapable de se fixer une orientation[8]. 

II.1.3. La refonte épistémologique


       Pour Bachelard,   la science n’est pas la possession de la vérité, mais sa recherche, et surtout son aspect dynamique ou sa capacité d’ouverture à toute adjonction.  Le devenir interrompu d’une science « conduit à des grandes remises en ordre des théories scientifiques qui réorganisent le champ systématique en même temps qu’elles modifient leurs objets. »[9] Pour notre réflecteur, l’esprit scientifique est essentiellement une rectification du savoir, un élargissement des cadres de la   connaissance.  En fait, les crises de la pensée impliquent une refonte totale du système du savoir. La tête bien faite doit alors être refaite. Par les révolutions spirituelles que nécessite l’invention scientifique, l’homme devient une espèce mutante.  

II.1.4. La  Rupture épistémologique


        Bachelard considère que le progrès des sciences n’est pas une simple accumulation de découvertes et d’inventions qui s’additionneraient progressivement, mais une aventure faite de perpétuelles ruptures. En effet, constate-t-il, la connaissance scientifique  ne se fait jamais ex nihilo. Par contre, toute connaissance nouvelle s’établit contre, en rectifiant ou en élargissant une connaissance antérieure mal faite. Ceci revient à affirmer, à la lumière de l’auteur de Le nouvel esprit scientifique, que l’esprit scientifique  doit rompre avec  les complaisances pour les intuitions premières, comme il l’affirme si bien :   

 « On doit accepter une véritable rupture entre la connaissance sensible et la connaissance scientifique. Les tendances normales de la connaissance sensible, tout animées qu’elles sont de pragmatisme et de réalisme immédiats, ne déterminaient qu’un faux départ ».[10]

 

       A la lumière de ce qui précède, nous remarquons, avec Bachelard, que la rupture épistémologique est atteinte lorsque l’obstacle est franchi. Cette rupture avec l’esprit précédent  conduit à un nouvel esprit scientifique,  à une nouvelle vision. Donc le nouvel esprit dit non à l’esprit précédent. Nous allons remarquer cela à travers   le nouvel esprit scientifique que prône Bachelard.

II.2. La vérité scientifique


       La science classique  considérait  la vérité scientifique   comme quelque chose d’absolu, d’apodictique, d’infaillible, qu’on ne pouvait pas modifier. Aux yeux de Bachelard,  cette façon d’interpréter la vérité scientifique serait un obstacle à tout progrès car la vérité dite scientifique reste fugitive à l’esprit humain. Pour lui,  la science élabore des propositions sans cesse soumises à la rectification. Dans cette perspective,  Jean Ladrière  affirme  que « la vérité est toujours à faire ; elle se précède donc et s’annonce en même temps. Elle nous éclaire mais elle reste énigmatique »[11]. Dans Le Gai savoir, Nietzsche développe l’idée que la connaissance est le fruit d’erreurs et de folies successives savamment entretenues. Ces erreurs sont nécessaires à la connaissance et permettent de s’interroger sur la valeur de la vérité.[12]  Pour Bachelard, pris dans la science, le savant devient, par les conflits de sa pensée et de sa pratique, l’instrument d’une genèse toujours fuyante du vrai. Popper affirme que

« … la science est l’une des rares activités humaines et sans doute la seule où les erreurs soient systématiquement critiquées et, bien souvent, avec le temps, rectifiées. C’est pourquoi, dans le domaine scientifique, nos erreurs sont fréquemment instructives, et c’est ce qui explique aussi qu’on puisse parler sans ambigüité et de manière pertinente de progrès dans ce domaine. »[13] 

      Par ailleurs, constate Bachelard, cette prise de conscience des erreurs pour l'historien des sciences, montre la façon dont l'esprit humain doit avoir procédé, en rectifiant l'erreur on peut établir une nouvelle vérité.  Pour lui, le savant rectifie beaucoup plus qu’il n’engrange les savoirs. Il ressort, aux yeux de notre réflecteur, qu’une hypothèse scientifique qui ne peut se heurter à aucune contradiction n’est pas loin d’être une hypothèse inutile. De même, une expérience qui ne rectifie aucune erreur, qui est platement vraie, sans débat, à quoi sert-elle ? Une expérience scientifique est alors une expérience qui dit « non » à l’expérience commune. 

III. Impact dans la vie courante

 Bachelard, partant du rejet de l’absolutisme et du dogmatisme en science, est conduit à « une philosophie du non »[14].   Ceci est une interpellation pour notre vie concrète. En effet, il s’avère que le conflit des générations est toujours au cœur de la dynamique de toute société.   Les vieux voudraient voir les jeunes vivre comme eux l’ont fait, et donc il y a là une conception rétrospective de la vie que les jeunes réfutent. Dans « Sous l’orage’, Seydou BADIAN KOUYATE disait : « Les vieux vous considèrent vous autres comme une légion de termites à l’assaut de l’arbre sacré » .Comme pour dire que pour les vieux, les jeunes se sont radicalement détournés des invectives ancestrales, et sont donc une menace pour l’arbre sacré (la tradition). De leur côté, les jeunes voudraient vivre pleinement et intensément le présent qui leur offre une belle vue. Dans cet état des choses, le conflit est irréfutable. Le mieux que l’on puisse faire, c’est le rendez-vous du donner et du recevoir prôné par L.S. SENGHOR, pour dire que les jeunes peuvent se servir de l’expérience passée des anciens et fixer leur avenir : les points positifs les pérenniser, les négatifs, en corriger les erreurs. Quant aux vieux, mettre à l’idée que le temps présent n’est pas à diaboliser, il y a du bon dans ce que les jeunes ont, pensent et font. C’est à cette condition seulement que nous pourrons construire un avenir porteur d’espoir ! Dès lors, que conclure à présent ?

 

CONCLUSION

         Nos propos ont été sous-tendus par les réflexions de Gaston BACHELARD sur le nouvel esprit scientifique. Dans notre exposé, il nous avons ressorti le caractère dogmatiste, absolutiste et immuable de la science classique. Ceci nous a permis de cerner la vision Bachelardienne du progrès de la science, celle du rejet de tout dogmatisme en science, et son invitation à nous préparer à un ascétisme intellectuel, à une quête toujours à la quête de…. N’a-t-il pas dit que  la connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres. Elle n’est jamais immédiate et pleine. En revenant sur un passé d’erreurs, on trouve la vérité en un repentir intellectuel ? [15]. 

 



[1] Cf.   Histoire de la philosophie, sous la direction de  J-F PRADEAU, Seuil, Paris, 2009, p.13
[2] R. DESCARTES, Méditations métaphysiques, Flammarion, Paris, 1979, p.171.
[3] Cf. EMMANUEL ENKWONO, De la conception antique de la science comme une « logothéorie » à sa conception actuelle comme une « techno science », in L’Afrique à l’heure de l’écologie, éditions franciscaines, Kolwezi, 3(2011), p.129.
[4] Cf. CT PAULIN KABESA, cours d’épistémologie, 12.
[5] G. BACHELARD, Le nouvel esprit scientifique, 139.
[6] Néologisme pour désigner la « récurrence épistémologique », la « refonte épistémologique » et la « rupture épistémologique ».
[7] M-D. POPPELARD et D. VERNANT,  les grands courants de la philosophie des sciences, Seuil, Paris, 1997, p.43.
[8] Cf. C.T. PAULIN KABESA, cours de philosophie des sciences, inédit, cours dispensé au Scolasticat BX JN XXIII, édition 2011-2012, p.19.
[9] Encyclopédia Universalis, Vol.6, Paris, 1968,  p.372.
[10] G. BACHELARD, La formation de l’esprit scientifique. Contribution à une psychanalyse de la connaissance objective, 239.
[11] J. LADRIERE, L’articulation du sens. I., Cerf, Paris, 1984, p.49.
[12] Cf. Histoire de la philosophie, sous la direction de  J-F PRADEAU, 507.
[13] K. POPPER, Conjectures et Réfutations, Payot, Paris, 1985, p.87.
[14] Dans notre prochain numéro
[15] G. BACHELARD, La formation de l’esprit scientifique. Contribution à une psychanalyse de la connaissance objective, 13.

vendredi 19 juillet 2013

PLUME D'OR


Voici un petit clin d’œil d’humour sur le dogme de l’immaculée conception

                                         

Des scribes amènent à Jésus une femme. Ils lui disent qu’elle est adultère et que la loi condamne à la lapidation.

   

Jésus s’adresse alors à son entourage et prononce ces mots biens connus :

« Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. »

A ce moment là, une pierre siffle aux oreilles de Jésus et vient atteindre la femme adultère. Jésus se retourne, rouge de colère et dit :

« Oh écoute maman, tu trouve cela drôle ? ».

 

  Ignace MUKEMBE sds

EVEVENEMENT: Inauguration du site touristique à Tshabula


 

DU NOUVEAU A TSHABULA CHEZ LES PERES SALVATORIENS

 

 

         Ce jeudi 18 Juillet 2013, la communauté des pères salvatoriens de Tshabula a procédé par la vidange d’un de ses étangs dans le cadre de l’inauguration du site de détente ou touristique qui est à tshabula (les étangs).

       En fait, la maison de formation Salvator, est une maison de formation des frères de la société du Divin sauveur (sds) ou des frères salvatoriens qui sont des prêtres en devenir. La maison Salvator Tshabula  se trouve dans un village nommé Tshabula situé à plus ou moins 7 km de la ville de Kolwezi, précisément entre la cité Gécamines Musonoie et la cité Gécamines Kapata. D’où l’appellation habituelle des frères de Tshabula.

La formation dont il est question est celle de la prêtrise. En fait, c’est une formation intégrale de l’homme (tout homme et tout l’homme), sur beaucoup de plan (religieux, intellectuel, social, …). Tant des travaux s’effectuent dans ladite maison (menuiserie, mécanique, élevage,  jardinage,..).

 
 

         La manifestation a débuté par la coupure du ruban symbolique qui a était effectuée par le père Jean Schreurs (initiateur du projet étangs  de tshabula), suivie par le partage un pique-nique sur le site  même. L’engagement des frères, pour effectuer la vidange de l’étang était remarquable. Une question très pertinente se pose : faut-il attendre les tilapias qui nous viennent de l’étranger ? Pas du tout.  Vu  la grandeur et la quantité des poissons trouvées dans un des étangs à tshabula, un simple coup de mains aux pères salvatoriens suffira pour faire  grand-chose dans les jours à venir plus que ce que nous venons de voir aujourd’hui à Tshabula.

 
 

         Le site de tshabula est encore en chantier, les travaux d’aménagement se déroulent encore, dans le but de transformer et de rendre de plus en plus beau le lieu. Selon le chef de chantier, le révérend père Didier LONGWA, sur le site, une plage sera érigée à coté de la rivière qui est vers le bas du chantier, et une pirogue aidera pour une petite détente sur l’eau. Produire les poissons en quantité industrielle permettra à la population environnante et même à celle de tout Kolwezi de se procurer du poisson frais qui goûte.

Pour ceux  qui veulent se détendre chez nous à Tshabula, les portes sont grandement ouvertes, question de prendre contact avec nous pour la réservation de la place, et ils trouveront tout selon leur goût.

 

         La Radio Télévision Manika ne pas restée indifférente face à ce qui se fait à tshabula. Avec cette œuvre, les habitants de Kolwezi ne se trouvent plus dans l’obligation de se rendre très loin (Katebi, Nseke, Wansela, Nzilo…) pour se détendre. L’homme est capable de beaucoup, pour l’instant, nous ne pouvons que souhaiter bonne chance à la Société du Divin Sauveur en générale, et en particulier à l’entrepreneur du projet et toute son équipe pour la réussite de ce grand et beau site en devenir. Par la volonté nous pouvons tout.

L’équipe chargée des développements communautaires de la KCC, émue de la transformation faite à tshabula, a dit aussi un mot à propos :

« Le fruit que nous avons vu dans le site de tshabula, nous encourage et encourage également nos responsables. Nous  trouvons aussi que les dépenses que nous effectuons peuvent aussi produire quelque chose de très grand. Aujourd’hui vous avez vidé seulement un étang, dans lequel nous avons pu trouver plus de 100 kg de poissons, ce qui n’est pas moindre. Ça nous donne le goût de faire encore plus que ça. D’ailleurs ce n’est même pas la race améliorée. Mais avec la race améliorée que nous amenons ce dernier temps, nous pouvons vider quelques étangs après quelques  mois seulement, et c’est la population de Kolwezi qui en sera bénéficiaire.

Nous au juste, c’est encourager les communautés qui savent déjà se prendre en charge, comme ici à Tshabula, il y avait déjà le projet de la pisciculture, nous voulons que ça progresse le plus vite que possible, et ça sera au bénéfice de la communauté environnante et pourquoi pas de tout Kolwezi ».

Enfin, pour permettre le développement de ce projet, la KCC enverra un de ses membres à la ferme Jacaranda de Lubumbashi pour la session de formation de deux jours dans le domaine de la pisciculture (pour savoir combien des poissons faut-il, mâles et femelles, pour autant de mètre carré). La KCC a  par ailleurs promis de toujours soutenir ce projet pour faire beaucoup plus que ça.

                                                           Ignace MUKEMBE sds

samedi 13 juillet 2013


Journée récréative de la famille salvatorienne de Kolwezi à Katebi.


Voici comment s’est passée la journée récréative de la famille salvatorienne de Kolwezi au site Katebi au village Kabobo.

9h 02 minutes : Arrivée du 1er convoi, c.àd le bus des frères de Tshabula et la voiture MIVA de la maison centrale des sœurs Sds.

Puis, viendra le tour des laïcs des secteurs Manika-Diuru, Ville-Quartier, Kapata-Musonoie etc.

En fin, les jeunes laïcs Salvatoriens ainsi que les pères Laurent MADIBA et Emile MUSUNGAYI ont eux aussi foulé le sol du village Kabobo.

10h07 Minutes : début de la messe célébrée par le Père Laurent avec comme concélébrant Père Emile. La chapelle ayant servi de cadre pour la célébration de la messe se nomme Sainte Marie Servante du Christ/ Kabobo.
 A noter que tous les 6 diacres sds présents à Kolwezi étaient à l’Autel. Mais, le service à l’Autel a été confié à ceux venus de Morogoro (Tanzanie) au terme de leur cycle de Théologie à savoir Théophile Busunzu ( qui a proclamé l’Evangile) et Dieudonné Zeng ( qui a fait l’Homélie).


Au cours de la Messe il y eu baptême et 1ère communion. 7 personnes ont été baptisées et trois autres ont reçu la première communion.

Avant le renvoi, Père Laurent a expliqué aux fidèles de Kabobo les différentes composantes de la famille salvatorienne (Pères-frères, sœurs et laics) ainsi que le pourquoi de notre présence à Kabobo et à Katebi.


Toute la communauté chrétienne de Kabobo était très contente et ravie de notre présence parmi elle.


La présence de la famille salvatorienne dans le village Kabobo a en quelque sorte coincidé avec l’envoi en mission des 72 disciples dont il était question dans l’Evangile du jour en ce sens que non seulement nous sommes détendus, mais aussi nous avons évangélisé par la simple présence.


Et à la fin, pout nous exprimer leur joie, les chrétiens de Kabobo ont chanté allégrement et exhibé pour nous la danse « KAYANDA » leur laissée semble –t-il par notre confrère, Père Joseph CORNELISSEN. Commencée à 10h07’, c’est à 12h07’ qu’a pris fin la messe.



Après la messe, Toute la famille salvatorienne est descendue au site Katebi pour les autres activités en rapport avec la journée récréative.


D’abord est venu le moment du repas pris par secteur ou communauté



Ensuite, le moment de détente et diverses manifestations : danse, défilé de mode, comédie etc.


A 16h50’ : P. Laurent a eu à présenter le frère Basile KAHANDE en séjour à Kolwezi et prononcé le mot de la fin.


En fin, c’était le retour de toutes les délégations. Quelle belle journée ! Ah, il a fallu être à Katebi pour goûter aux délices de ce site touristique.

vendredi 12 juillet 2013

RELIGION : Commentaires sur les textes de Dimanche

Commentaires sur les textes du XVè dimanche de l’année C

Lecture du livre du deutéronome 30, 10-14
Deutéronome, du grec Δευτερονόμιον (Deuteronómion) signifie littéralement, la seconde Loi. Dans ce sens, il contient, comme tous les autres livres du pentateuque, un thème important : la Loi. On retient de ce livre trois passages importants : le Shema israel, la profession de foi des juifs,  l’investiture de Josué et la mort de Moïse. Ce livre contient les trois derniers discours prononcés par Moïse avant son enlèvement. C’est en fait les dernières volontés de Moïse : le premier va du chap. 1 à 4 (introduction), le deuxième qui va de 5 à 26 (les dix commandements et leur explication et le code de lois) et le troisième discours qui va de 27 à 30 (le renouvellement solennel de l’Alliance entre Israël et Dieu). C’est même dans cette ambiance que Moïse rappelle la Loi dans la première lecture de ce dimanche.
En effet, il dit à Israël : écoute la voix du Seigneur ton Dieu, en observant ses commandements inscrits dans ce livre de la Loi. Cette parole rappelle l’importance de l’écoute dans l’observance de la Loi. En effet, dans le livre de deutéronome, chaque fois qu’il s’agit de parler de la Loi, l’auteur prend soin d’utiliser l’ordre d’écouter : écoute. Les passages que voici le prouvent : dans le don de la Loi : Et maintenant écoute Israël les lois et les coutumes…. (4, 1-ss) ; au don du décalogue : Moïse convoque tout Israël et leur dit : Ecoute Israël les lois et les coutumes … (5, 1) ; avant de donner l’importance des commandements dans la vie d’Israël à travers le shema israel : ECOUTE Israël le Seigneur notre Dieu est UN… (6,4-ss) ; avant de traverser le Jourdain : Ecoute Israël … (9, 1) ; au moment de la bénédiction, l’auteur pose même une condition : si tu écoutes vraiment la voix du Seigneur en veillant sur tous ses commandements, alors il te rendra supérieur à toutes les nations, bénis seras tu….
Cette répétition du verbe écouter donne son importance dans l’agir selon cette loi. En Hébreu, le verbe shema (écouter) signifie obéir quand il est suivi d’une conjonction. C’est le cas de notre texte. Ainsi, écoute la voix du seigneur signifie : obéis à la voix du seigneur. Obéir implique intériorisation de sorte que toute l’action n’est mue que par la Loi du seigneur ; elle devient la référence sans laquelle on ne peut pas agir. C’est dans ce sens que l’écrivain sacré affirme que la Loi n’est pas à rechercher loin de nous, elle est tout près de toi, affirme-t-il, elle est dans ton cœur, elle est dans ta bouche. La Loi doit être inscrite dans nos cœurs ; toute parole qui sort de nos bouches doit sentir le parfum de la Loi ; tout acte doit avoir des traces de la Loi, parce que nous l’avons écoutée et donc nous devons lui obéir. En latin, le verbe audire a la même racine qu’obedire. Ecouter c’est toujours et déjà agir selon ce que l’on a écouté. De quelle Loi s’agit-t-il ? L’Evangile répond à la question.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10, 25-37
La loi qui doit être inscrite dans nos cœurs et qui doit faire objet de toute action humaine est celle de l’AMOUR : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute te force et de tout ton esprit et ton prochain comme toi-même. Cette Loi d’Amour n’est pas une nouveauté de Jésus, elle est déjà une référence de vie chez les juifs ; elle est une révélation d’Adonaï dans le Premier Testament, dans le décalogue ; c’est pourquoi Jésus y fait référence : Dans la Loi qu’est-ce qui est écrit, dit-il. C’est un commandement que d’aimer Dieu et le prochain. Mais il y a une différence dans la compréhension de ce commandement quand Jésus le prononce ; il donne un autre sens à ce commandement surtout quand il s’agit du prochain. Qui est mon prochain ? Une question très importante.
Dans le premier Testament, le prochain est limité à mon frère, au fils de ma mère ; mais aussi la Loi est au-delà de l’homme. En effet, la logique du premier Testament est telle que la Loi est la référence, on est sauvé quand on respecte scrupuleusement la Loi. C’est dans ce sens que le prêtre et le lévite ont abandonné l’homme qui souffrait dans la parabole ; et ils avaient raison, parce qu’il leur était interdit de le faire dans la Loi : qu’un prêtre ne se rende pas impur pour un défunt dans sa parenté, sauf pour un proche (Lv 21, 1-ss). Le samaritain qui lui vient en aide n’est même son frère ; d’ailleurs, il y a un conflit entre les deux royaumes : de Juda, d’où le souffrant était et celui de Samarie d’où vient celui qui l’a aidé. Par cette image, Jésus veut montrer que l’amour doit dépasser les limites territoriales : aimer signifie, aimer celui qui a besoin de moi. Il nous invite à éviter les choix dans l’expression de notre amour. L’unique choix qui puisse exister, c’est celle de l’homme. C’est dans ce sens qu’il affirme même que c’est la loi qui est faite pour l’homme et non l’inverse. Pourquoi le Christ a le monopole de donner sens à la Loi ? L’hymne christologique de la deuxième lecture répond à cette question.

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 1, 15-20
Le Christ a le monopole de cette interprétation, parce qu’il est l’image du Dieu invisible, le premier-né par rapport à toute créature et c’est en lui que tout a été créé, il est la tête du corps et de l’Eglise et Dieu a jugé qu’en Lui toute chose ait son accomplissement. Tout ce qui est créé s’accomplit, s’achève, trouve sens dans le Christ. Il est sans lequel rien n’a de sens, c’est Lui l’interprétation originale de la Loi ; par Lui, on a une compréhension vraie de Dieu.
                  
                                                                                                
                                                              Michel LEMBE sds