lundi 1 juillet 2013

RELIGION : commentaire du psaume 87

INTRODUCTION
Notre travail consistera en un essai d’analyse du psaume 87. La numérotation 87 vient du bréviaire, livre liturgique ; elle suit celle de la LXX. Ce psaume est numéroté 88 dans la tradition massorétique (hébraïque). Dans notre travail, nous suivrons la numérotation de la LXX.
Dans la classification de GUNKEL, ce psaume est classé parmi les supplications individuelles. Mais J. GELINEAU et G. CHIFFLOT disent que « ce psaume est classé parmi les supplications des malades »[1]. Dans tous les deux cas, ce psaume est une supplication. Et notre analyse tiendra compte de cette classification littéraire.
Si ce psaume est une supplication, c’est parce que la plainte n’est pas l’élément décisif des psaumes de lamentation. Mais si on évalue dans ce psaume la plainte et la demande, sera-t-il une supplication ou une lamentation ? Notre analyse essaiera de répondre à cette question.
Notre essai d’analyse du psaume 87 comprendra deux points qui correspondent à la structure de toute supplication :
-                     Le manque du suppliant avec description de ses ennemis ;
-                     L’appel de Dieu et son intervention en faveur du suppliant

  1.      Le manque du suppliant
Vv 1-10 et 16-19
Le psaume commence par une reconnaissance de Dieu comme capable de solution au problème du suppliant. C’est un rappel de l’intervention divine dans la vie du suppliant. C’est le sens de l’expression seigneur mon Dieu et mon salut. Cette expression est une preuve qu’au cœur d’une supplication il y a une louange, parce que toute louange suppose l’expression de l’être et des titres de Dieu. Le suppliant a quelle épreuve ?
Selon GELINEAU et G. CHIFFLOT c’est une épreuve de maladie : « les sombres images de cette élégie (fosse, inondation, prison, solitude, épuisement) expriment la grande détresse d’une âme. On les appliqua à Israël persécuté ou aux fidèles atteints des maladies repoussantes »[2].
Le suppliant décrit ses souffrances par des images telles que : nuit, malheur, abime[3], fosse, morts[4], ténébreux, souffrir… ces mots exprime en clair la douleur du psalmiste. Par rapport à ses amis, il se sent abandonné. Et par conséquent, il est cerné comme l’eau tout le jour. Ses amis et ses familiers le fuient ; il vit l’isolement total.
Pour Wénin, toutes ces images cosmique, humaine et animal des supplications montrent la violence des humains : « leur violence apparait donc bien comme faim, appétit qui détruit parce qu’ils l’exercent sans limite »[5]. Ici, c’est l’envi et la convoitise qui sont dénoncés car ils donnent force à la violence meurtrière. Ces figures violentes sont dépassées en Jésus l’agneau doux.
2.      L’appel de Dieu
vv 11-14
Comme dans toute supplication, l’objet principal reste Dieu. Le suppliant appelle Dieu, pace qu’il sait qu’il capable d’intervenir en sa faveur : ouvre l’oreille à ma plainte. Il l’appelle tout en lui promettant de le louer quand il sera rétabli, car le séjour de mort dans lequel il se trouve dans son état de souffrance ne peut pas le louer Dieu. C’est encore une preuve qu’il y a de la louange dans une supplication. Il recherche un miracle, car il reconnaît sa condition comme un homme mort. Le mort est incapable de louer le seigneur.

CONCLUSION
Après notre essai d’analyse,  nous remarquons dans le psaume 87 qu’il y a beaucoup de versets de plainte : vv 1-10 et 15-19 et il y a peu de versets de demande  du suppliant à Dieu : vv 11-14.  Dans ce sens l’on peut affirmer que ce psaume est plus une lamentation qu’une supplication.
                                                               Frère Michel LEMBE,sds.


 Bibliographie

-          Traduction œcuménique de la Bible  (TOB)
-          A. WENIN, Pas seulement de pain. Violence et alliance dans la Bible, cerf, Paris, 1998

-          J. GELINEAU et G. CHIFFLOT, Les psaumes, Cerf, Paris, 1955




[1] J. GELINEAU et G. CHIFFLOT, Les psaumes, Cerf, Paris, 1955, p. 59
[2] [2] J. GELINEAU et G. CHIFFLOT, Les psaumes, p. 334
[3][3] Lieu invivable, un lieu où il est impossible de tout acte humain. Rappelons-nous le chaos primitif du récit de la création qui est défini par ce terme d’abime.
[4] Israël ne croit pas en la résurrection des morts. Ainsi, la mort est considérée comme la fin de tout, le silence, un lieu où la louange est impossible. C’est cela même le sens que le psaume 150 veut donner en disant : que tous ceux qui respirent chantent louange au seigneur. Le séjour des morts est incapable de louange et donc de vie.
[5] A. WENIN, Pas seulement de pain. Violence et alliance dans la Bible, cerf, Paris, 1998, p.153

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