vendredi 12 juillet 2013

RELIGION : Commentaires sur les textes de Dimanche

Commentaires sur les textes du XVè dimanche de l’année C

Lecture du livre du deutéronome 30, 10-14
Deutéronome, du grec Δευτερονόμιον (Deuteronómion) signifie littéralement, la seconde Loi. Dans ce sens, il contient, comme tous les autres livres du pentateuque, un thème important : la Loi. On retient de ce livre trois passages importants : le Shema israel, la profession de foi des juifs,  l’investiture de Josué et la mort de Moïse. Ce livre contient les trois derniers discours prononcés par Moïse avant son enlèvement. C’est en fait les dernières volontés de Moïse : le premier va du chap. 1 à 4 (introduction), le deuxième qui va de 5 à 26 (les dix commandements et leur explication et le code de lois) et le troisième discours qui va de 27 à 30 (le renouvellement solennel de l’Alliance entre Israël et Dieu). C’est même dans cette ambiance que Moïse rappelle la Loi dans la première lecture de ce dimanche.
En effet, il dit à Israël : écoute la voix du Seigneur ton Dieu, en observant ses commandements inscrits dans ce livre de la Loi. Cette parole rappelle l’importance de l’écoute dans l’observance de la Loi. En effet, dans le livre de deutéronome, chaque fois qu’il s’agit de parler de la Loi, l’auteur prend soin d’utiliser l’ordre d’écouter : écoute. Les passages que voici le prouvent : dans le don de la Loi : Et maintenant écoute Israël les lois et les coutumes…. (4, 1-ss) ; au don du décalogue : Moïse convoque tout Israël et leur dit : Ecoute Israël les lois et les coutumes … (5, 1) ; avant de donner l’importance des commandements dans la vie d’Israël à travers le shema israel : ECOUTE Israël le Seigneur notre Dieu est UN… (6,4-ss) ; avant de traverser le Jourdain : Ecoute Israël … (9, 1) ; au moment de la bénédiction, l’auteur pose même une condition : si tu écoutes vraiment la voix du Seigneur en veillant sur tous ses commandements, alors il te rendra supérieur à toutes les nations, bénis seras tu….
Cette répétition du verbe écouter donne son importance dans l’agir selon cette loi. En Hébreu, le verbe shema (écouter) signifie obéir quand il est suivi d’une conjonction. C’est le cas de notre texte. Ainsi, écoute la voix du seigneur signifie : obéis à la voix du seigneur. Obéir implique intériorisation de sorte que toute l’action n’est mue que par la Loi du seigneur ; elle devient la référence sans laquelle on ne peut pas agir. C’est dans ce sens que l’écrivain sacré affirme que la Loi n’est pas à rechercher loin de nous, elle est tout près de toi, affirme-t-il, elle est dans ton cœur, elle est dans ta bouche. La Loi doit être inscrite dans nos cœurs ; toute parole qui sort de nos bouches doit sentir le parfum de la Loi ; tout acte doit avoir des traces de la Loi, parce que nous l’avons écoutée et donc nous devons lui obéir. En latin, le verbe audire a la même racine qu’obedire. Ecouter c’est toujours et déjà agir selon ce que l’on a écouté. De quelle Loi s’agit-t-il ? L’Evangile répond à la question.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10, 25-37
La loi qui doit être inscrite dans nos cœurs et qui doit faire objet de toute action humaine est celle de l’AMOUR : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute te force et de tout ton esprit et ton prochain comme toi-même. Cette Loi d’Amour n’est pas une nouveauté de Jésus, elle est déjà une référence de vie chez les juifs ; elle est une révélation d’Adonaï dans le Premier Testament, dans le décalogue ; c’est pourquoi Jésus y fait référence : Dans la Loi qu’est-ce qui est écrit, dit-il. C’est un commandement que d’aimer Dieu et le prochain. Mais il y a une différence dans la compréhension de ce commandement quand Jésus le prononce ; il donne un autre sens à ce commandement surtout quand il s’agit du prochain. Qui est mon prochain ? Une question très importante.
Dans le premier Testament, le prochain est limité à mon frère, au fils de ma mère ; mais aussi la Loi est au-delà de l’homme. En effet, la logique du premier Testament est telle que la Loi est la référence, on est sauvé quand on respecte scrupuleusement la Loi. C’est dans ce sens que le prêtre et le lévite ont abandonné l’homme qui souffrait dans la parabole ; et ils avaient raison, parce qu’il leur était interdit de le faire dans la Loi : qu’un prêtre ne se rende pas impur pour un défunt dans sa parenté, sauf pour un proche (Lv 21, 1-ss). Le samaritain qui lui vient en aide n’est même son frère ; d’ailleurs, il y a un conflit entre les deux royaumes : de Juda, d’où le souffrant était et celui de Samarie d’où vient celui qui l’a aidé. Par cette image, Jésus veut montrer que l’amour doit dépasser les limites territoriales : aimer signifie, aimer celui qui a besoin de moi. Il nous invite à éviter les choix dans l’expression de notre amour. L’unique choix qui puisse exister, c’est celle de l’homme. C’est dans ce sens qu’il affirme même que c’est la loi qui est faite pour l’homme et non l’inverse. Pourquoi le Christ a le monopole de donner sens à la Loi ? L’hymne christologique de la deuxième lecture répond à cette question.

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 1, 15-20
Le Christ a le monopole de cette interprétation, parce qu’il est l’image du Dieu invisible, le premier-né par rapport à toute créature et c’est en lui que tout a été créé, il est la tête du corps et de l’Eglise et Dieu a jugé qu’en Lui toute chose ait son accomplissement. Tout ce qui est créé s’accomplit, s’achève, trouve sens dans le Christ. Il est sans lequel rien n’a de sens, c’est Lui l’interprétation originale de la Loi ; par Lui, on a une compréhension vraie de Dieu.
                  
                                                                                                
                                                              Michel LEMBE sds

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