dimanche 23 juin 2013

RELIGION: qui est jean baptiste?

Qui est Jean-Baptiste ?
Essai de commentaire de l’Evangile du jour de la Nativité de Jean-Baptiste : Lc 1, 57-66.80
Seul Luc parle de l’enfance de Jean-Baptiste (Lc 1–3).  Il né de Zacharie son père, de la classe d’Abdias et d’Elisabeth, sa mère, Elisabeth appartenait à la descendance d’Aaron ; tous deux étaient pieux et justes devant les yeux du Seigneur et suivaient les commandements du Seigneur d’une manière irréprochable (1, 5-6).
La naissance de Jean-Baptiste est miraculeuse. Il est né des parents avancés en âge et sa mère était stérile (v.7). Il faut ajouter que ses parents, malgré leur âge avancé et la stérilité d’Elizabeth, demandaient d’avoir un enfant.
Son père Zacharie devait officier devant Dieu selon le tour de sa classe ; à l’heure de l’offrande de l’encens, Zacharie, comme c’est lui qui était choisi pour ce service, était seul dans le sanctuaire ; toute la communauté priait dehors. Il y vit un ange du Seigneur debout (l’ange Gabriel). Celui-ci lui annonça la naissance d’un fils. Zacharie mit un doute face à cette nouvelle et il avait bien raison, c’est impossible aux yeux des hommes qu’une stérile enfante surtout si elle est déjà vieille (elle a déjà atteint biologiquement l’âge de la ménopause). Mais il a oublié que rien n’est impossible à Dieu, il est capable de relever le faible de la poussière ; c’est ainsi qu’il est resté muet jusqu’au jour de la naissance de Jean (v.20). Contre toute attente, celle que l’on nommait par moquerie, la stérile, est tombée enceinte. Cette grossesse a été un témoignage pour les contemporains des parents de Jean-Baptiste ; il a servit même d’argument de l’ange Gabriel pour dissiper le doute de la Vierge-Marie quand elle devait porter la grossesse du Fils de Dieu : voici que ta parente, Elisabeth, est elle aussi enceinte d’un fils dans sa vieillesse et elle en est  à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile, car rien n’est impossible à Dieu (vv36-37). C’est même pour cela que Luc présente la visite de Marie à Elisabeth après cet épisode.
A la naissance de l’enfant (du fils), ses voisins se réjouissaient avec elle (v.57). C’est un enseignement pour nous, cette « jouissance avec ». Dieu veut nous apprendre par ces paroles à nous réjouir avec ceux qui sont dans la joie, pas à regretter de la joie ou de la réussite d’autrui. La louange est toujours le contraire de la jalousie qui détruit. Quand quelqu’un se réjouit parce qu’il a trouvé grâce devant Dieu, il faut se réjouir avec lui, pas le jalouser. C’est un signe aussi que la louange est toujours une affaire communautaire. Apprenons aussi à inviter les autres à se réjouir avec nous quand nous avons un bonheur dans notre vie : réussite, naissance, mariage,  ordination. Cette parole confirme aussi que la souffrance amène à la solitude et que la louange ouvre à la communauté. Regardons Zacharie et Elisabeth, ils sont seuls dans le manque de l’enfant, ils en souffrent seuls, quelques fois cela a fait même, comme c’est le cas ici chez-nous, l’objet des difficultés dans le couple voire de tentative de divorce surtout dans l’intervention de la famille élargie. Mais au moment où il y a naissance de l’enfant, la communauté s’associe à eux pour rendre grâce à Dieu pour les merveilles qu’ils ont reçues. Telle doit être notre attitude, celle de rendre grâce à Dieu de la réussite de l’autre. Evitons aussi de nous moquer de ceux qui souffrent comme c’est le cas des hommes de l’Evangile qui ont même appelé Elisabeth : la stérile ; au contraire, entrons dans la souffrance de l’autre pour l’aider à bien l’assumer.
Mais le huitième jour, comme c’était le cas chez les juifs, tout garçon serait circoncis selon l’alliance que Dieu a faite à Abraham. La circoncision est signe d’appartenance à la famille du peuple élu. Une difficulté : comment le nommer ? Son Père qui devait le faire est muet. La solution est simple, on le nomme comme son père, Zacharie. Elisabeth qui connaissait bien le nom qu’il fallait donner réagit : non, on l’appellera Jean (v.61). Cela étonne tout le monde car, ce nom n’existe même pas dans sa parenté. Zacharie, répondant à cette question, écrit sur une tablette : son nom est jean, à l’instant même sa bouche s’ouvrit.
Frères et sœurs, Zacharie est resté muet quand il a douté de la force de Dieu. La souffrance qu’il a endurée dans cet état était pour lui une occasion de murir sa foi chancelante en Dieu. C’est après ce temps d’épreuve qu’il a compris que rien n’est impossible à Dieu et il est libéré ; il parlait en bénissant le Seigneur (v64).
Frères et sœurs, le doute, surtout s’il est sceptique dans la foi nous enchaine, parce qu’il refuse de croire en Dieu comme créateur de toute chose et donc comme providence, capable de créer du vide, capable de l’impossible. Nous doutons souvent de ce que notre intelligence ne comprend pas. Or le propre de la foi, c’est de dépasser notre entendement. Certes, la foi doit être selon Anselme : une Fides quaerens intellectum ; ce que Jean-Paul II a confirmé dans Fides et Ratio : la Foi doit être éclairée par la Raison, car la foi et la raison sont deux ailes qui nous conduisent à la vérité ; mais il faut ajouter, qu’il existe des vérités de foi qui dépassent l’entendement humain : c’est le cas du miracle qui est  même aujourd’hui inexplicable par la médecine. Zacharie, malgré son âge avancé au service du Seigneur doute toujours des capacités de Dieu de créer à partir de rien. Comment sortir du doute qui enchaîne ?
C’est dans la louange que l’on sort du doute, on est libéré. Zacharie est libéré, il bénit le Seigneur. C’est dans ce sens que Zacharie chante son cantique : béni soit le Seigneur le Dieu d’Israël… La louange nous pousse à reconnaître Dieu comme capable de bien, comme celui qui a déjà réalisé de grandes choses dans le passé et est capable de les réaliser. La messe est par excellence une occasion de louange, ayons l’habitude d’y aller.
Il y a toujours une raison pour laquelle on peut louer le Seigneur : par exemple, parce qu’il nous donne le soleil qui éclaire le jour, la pluie qui arrose nos plantes, la lune qui éclaire dans la nuit, etc. Quand on est enchaîné par n’importe quel problème de la vie, essayons de découvrir les biens faits de Dieu et on se sentira libéré. Ce n’est que dans ces conditions qu’on peut sortir de la souffrance. La louange nous donne des forces neuves pour travailler et rechercher à manger pour nos enfants. Quelqu’un qui est triste perd toutes ses forces et est même incapable de travailler pour son pain. Même dans la tristesse, on est capable de louange, car Dieu a déjà réalisé des merveilles dans le passé, et est capable de relever de la poussière le faible comme il l’a fait avec les parents de Jean-Baptiste.
Quant à l’enfant, il grandissait et se esprit se fortifiait (v.80). Jean a eu des parents responsables, qui l’ont aidé à grandir en taille et en esprit. Grandir ne signifie pas seulement grandir en taille, c’est aussi grandir en esprit, c’est-à-à-dire, se former intellectuellement ; simplement, sortir de l’ignorance. Pour sortir de l’ignorance, il faut aussi se nourrir de la connaissance du monde : la science en particulier. Grandir en esprit, c’est aussi grandir dans la connaissance des vérités morale dont la grande Vérité est la Vérité Dieu. Connaître dans ce sens devient d’abord, connaître Dieu. C’est ainsi que celui qui connaît Dieu est plus grand qu’un savant qui sait interpréter le mouvement des astres : la vie éternelle est qu’ils te connaissent toi le seul vrai-Dieu et Jésus-Christ que tu as envoyé. (Jn 17,3), telle est l’intuition du père Jordan quand il veut commencer la famille salvatorienne. Il a voulu que le peuple sorte de l’ignorance. De quelle ignorance ? De l’ignorance de Dieu. Il n’est pas mal d’avoir d’autres connaissances, surtout scientifiques ; mais ces connaissances doivent nous conduire à l’unique qui est celle de Dieu de qui nous venons et vers qui nous allons.

                                                                                          Michel LEMBE

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