mercredi 19 juin 2013

RELIGION : commentaire des textes de dimanche: la première lecture

Commentaire des textes de dimanche
XIIè dimanche du temps ordinaire de l’année C
1.     Ière Lecture : Zacharie 12, 10-11 ; 13, 1
    Le livre du prophète Zacharie, comme nous le savons bien, est subdivisé en deux grandes parties : la première va du chapitre 1 au chapitre 8 et la deuxième partie va du chapitre 9 au chapitre 14.
La première partie qui parle de l’exil et des épreuves subies par le peuple juif est le fruit, selon les exégètes, de la main du prophète lui-même. Cette partie est postexilique, elle serait alors écrite vers les années 515 avant notre ère. C’est donc avec le prophète Zacharie et Agée que fut achevée la reconstruction du Temple détruit pendant la ruine de Babylone.  La preuve de cette période de plume est l’usage dans ce texte des thèmes du Temple, des thèmes d’épreuve de l’exil et les interventions divines, des thèmes comme ceux du sacerdoce. C’est à la suite de Zacharie et Agée qu’Esdras et Néhémie vers les années 400 continueront l’œuvre du culte au retour du peuple de Dieu.
La deuxième partie qui contient notre texte est totalement différente de la première quant aux thèmes, aux personnages, et surtout au style  différents. Ce qui montre que l’auteur différent de celui de la première partie. Selon les exégètes, cette partie serait écrite vers les années 330-300 avant notre ère. C’est la période grecque. Epoque où Alexandre le Grand atteint la littorale de la Méditerranée. Les Grecs deviennent ainsi la grande puissance ennemie du peuple de Dieu. C’est une période de grande épreuve.
Pour le peuple de Dieu, toute période d’épreuve est aussi un moment d’intensité religieuse : nous nous rappellerons l’époque de l’exil, l’invasion de Sénakérib,  la persécution des maccabéens.
C’est donc dans ce contexte d’épreuve que Zacharie affirme l’arrivée d’un messie : « Je répandrai sur la maison de David et sur l’habitant de Jérusalem un esprit de bonne volonté » (v.10). Un messie doux et humble de Cœur, qui sera tué, transpercé (ce que Jean a repris dans le récit de la mort de Jésus. Son côté fut transpercé), un messie dont le deuil sera célébré par tous les peuples. Ce messie, par sa souffrance, va libérer  le peuple du péché.
Un messie souffrant ? C’est un scandale pour les juifs, affirme Paul ; et il a bien raison, parce que le messie attendu par les juifs a aussi un rôle tout à fait politique. Il doit être prophète, prêtre et roi. Sa royauté est celle de domination de toutes les nations, c’est cela le sens du psaume 119 : … je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône. Ce qui explique clairement que le messie a aussi un rôle tout à fait politique ; il doit être puissant, d’une puissance incomparable sur la terre. Ce messie libérerait Israël de l’oppression de ses voisins. Un messie qui arrêterait toute souffrance.
Il faut signaler que Zacharie est parmi les rares qui prêchent un messie doux, à la suite du déteuro-Isaïe qui prêche aussi le serviteur souffrant (ch.53).
C’est le choix qu’opère, contre tout attente des juifs, Jésus de Nazareth. D’où, l’incompréhension de sa personne. Tous, même ses propres disciples ne le comprenaient pas, parce qu’ils voulaient qu’il soit un messie politique, et il en avait les capacités, car il opérait des miracles et il était même capable de ressusciter les mort. Jean Baptiste, qui certainement attendait aussi un tel messie, se trouvant en prison, mais ne sentant pas l’intervention du messie, pose cette question : « es-tu le messie ou devons-nous en attendre un autre ? ». Cependant, il faut signaler que le refus du messianisme politique par Jésus ne signifie pas que sa messianité n’a aucune influence sur la politique, mais cela signifie que la politique n’est pas la prioritaire. Jésus a compris qu’il n’était pas compris, d’où sa question dans l’Evangile du jour : « Qui suis-je ? »
2.     Evangile : Lc 9, 18-24 : la suite demain.


Michel LEMBE sds

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