REFLECHISSONS ENSEMBLE
« Dire la vérité est une chose. Mais, savoir la dire en est une autre ».
Le propre de la vérité est d’être toujours dite. La où elle n’élit pas domicile, le mensonge et l’obscurité règnent en maitres. Mais bien que gênée et étouffée et parfois, la vérité finit toujours par triompher. Ainsi, le musicien congolais Ngiama Makanda Werrason est d’avis que « quelle que soit la durée de la nuit, le soleil apparaitra ». Et un autre musicien congolais, Koffi Olomidé de renchérir en disant « Lukuta eyaka na ascenseur. Kasi vérité eye na escalier pe ekomi ».
Cependant, le plus important reste de savoir comment dire la vérité dont on est détenteur. Effectivement, c’est à ce niveau que certaines limites s’avèrent importantes. Et puisque nous parlons limites, ouvrons une parenthèse en faisant voir que les limites sont inhérentes à la condition humaine et importantes quant à l’épanouissement de l’homme. Et ici, je fais recours à mon professeur du cours de Pentateuque à savoir le Père Georges MBAYO,Ofm qui, en expliquant la limité imposée par Dieu à Adam et Eve, ne cessait de souligner que cette limite loin d’être oppressive ou gênante, était bel et bien source d’épanouissement. Fermons à présent notre parenthèse et revenons à notre mouton.
Sur ce, pour ce qui est de la vérité, l’on devra se poser les questions ci-après : A qui dire la vérité ? Où et quand ? Comment ? Et surtout avons-nous reçu le mandat de dire une telle vérité ? (allusion faite à certaines vérités professionnelles par exemple réservées uniquement à l’autorité compétente).
Ainsi, ce sont là les quelques paramètres dont il faudra absolument tenir compte pour ne pas blesser ou nuire lorsqu’on est appelé à dire une quelconque vérité. En effet, une vérité bien dite en tenant compte des circonstances, personnes, langage etc. construit, éclaire et libère. Mais celle qui ne respecte pas les conditions énumérées peut détruire en entrainant à des conséquences néfastes et lesquelles peuvent se manifester par des tensions et incompréhensions qui vont à leur tour engendrer la violence.
Eu égard à tout ce que nous venons d’opiner au tour de la vérité, que retenir au fait ? Eh bien, il faut dire la vérité. Il ne faut pas la taire même si elle blesse parfois. Et Koffi Olomidé n’a pas tort d’opiner que « la vérité blesse. Ce n’est pas la faute à celui qui la dit. Mais, c’est la faute à la vérité ». Mais, il s’avère judicieux de cultiver l’art de dire la vérité. Il faut agencer la vérité avec finesse, souplesse et sagacité. Et, c’est à ce prix que la vérité peut nous libérer. Comme le stipule l’Evangile selon saint Jean ( Jn8,31-32).
Frère Emmanuel ENKWONO, Salvatorien.
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